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Prix des lecteurs poche 2021, Sélection de mars

Place aux 3 titres de mars pour le prix des lecteurs 2021.

Cette sélection m’a davantage plu que la précédente, avec des titres de genres et de thèmes plus variés.

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berest J’avais commencé à lire ce roman lors de sa sortie en grand format et je l’avais vite abandonné. J’ai décidé de m’y replonger et malheureusement, je n’ai toujours pas été saisie par ce roman. J’aime beaucoup Frida Kahlo, je connais pas mal son œuvre et sa vie, et je n’ai pas retrouvé ici l’intensité émotionnelle que j’attends pour me parler d’elle, de sa relation toxique avec Diego, de ses drames.

La plume de l’auteure ne me convient pas. Je m’ennuie de ces longues phrases sans fin. Dommage. Peut-être faut-il ne rien connaitre de Frida pour aimer ce livre?

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Un roman musical et familial, tout en douceur et noirceur. Lors des funérailles d’un père,  la fille Ariane va jouer au piano un morceau, Opus 77. Une musique intimement liée à l’histoire de son frère. Au fur et à mesure que ses doigts se posent sur les touches du piano, on entre dans ses pensées, dans ses souvenirs, dans sa narration. On fait connaissance avec sa famille, on observe les relations difficiles ou fusionnelles. Et la musique, toujours présente, qui a une place centrale dans cette famille.

L’écriture est soignée, tout est amené en douceur, avec beaucoup de langueur et de sensibilité. L’auteur prend son temps pour nous livrer les secrets de cette famille. Je ne suis pas du tout adepte de musique classique, j’aurai pu me perdre dans toutes les références musicales présentes dans le texte, mais pas du tout. J’ai découvert des noms, des œuvres, que je me suis empressée d’aller écouter pour accompagner ma lecture. Une bien belle découverte.

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Encore une découverte avec un auteur que je ne connaissais pas du tout.

Samir vit en Allemagne. Ses parents ont fui le Liban pour trouver la sérénité et la paix, loin des conflits qui touchaient leur pays.  Alors qu’il est encore enfant, au début des années 90, le père de famille disparait, sans laisser de trace. Adulte, hanté par cette absence, Samir décide de retourner dans le pays de ses parents. Peut-être y trouvera t-il des réponses sur son père?

C’est tout un pays qu’il va découvrir, un pays dont il ignorait tout. Il va remonter doucement l’histoire familiale, à la rencontre de gens meurtris par des années de guerre. C’est des villes et des habitants en pleine reconstruction qu’il découvre.  Un récit initiatique, qui transformera Samir. Pour les lecteurs, c’est aussi le moment de mieux comprendre la situation de ce pays.

Malgré de longues descriptions (je ne suis jamais fan de cela), j’ai trouvé que ce roman se lisait très bien, l’histoire était fluide et très intéressante.

 

On se retrouve en avril pour vous parler non pas de 3 romans, mais de 4 titres en lice pour cette sélection printanière.

Prix des lecteurs poche 2021, Sélection de février

Ceux qui nous suivent sur Instagram ont peut-être vu que j’ai la chance cette année de faire partie des 130 jurés pour le prix livre de poche 2021 dans la catégorie littérature. Une expérience littéraire dense et intéressante à laquelle Laure avait participé en 2019.

Pendant 7 mois, je vais ainsi pouvoir découvrir de nouveaux auteurs, lire des romans très variés et sortir ainsi de ma zone de confort.

Pour commencer cette aventure, la sélection de février propose 3 romans d’auteurs femmes, aux univers très différents :

Le sang des mirabelles de Camille de Peretti nous plonge au coeur du Moyen-Age. Eleonore, doit épouser sur la volonté de ses parents un homme qu’elle ne souhaite pas. Sa sœur, Adelaïde, l’accompagne au château où elle s’installe. Il va alors alors être question d’amour, de pouvoir, de rencontres, de batailles mais c’est surtout le désir de liberté de ces deux femmes qui va être au centre de tout. Deux femmes fortes, curieuses et intelligentes.

Le genre historique est très loin de ce que j’aime lire. J’avoue avoir eu un peu de mal à finir ce roman, m’ennuyant à plusieurs moments de l’intrigue. Mais j’ai trouvé la plume de l’auteure très agréable à lire, et j’ai aimé la touche de modernité dans le récit qui tranche forcément avec l’époque du roman.

Un joli moment d’évasion médiéval qui mérite d’être lu.

Dans Antonia, on va s’immiscer dans le journal d’une italienne de 1965 à 1966. De courtes pensées, des lettres, des notes. Ses sentiments y sont livrés totalement. Elle y parle de son mariage malheureux, du manque d’amour pour son époux, de ses enfants, de ses envies de femme. Puis on découvre un peu plus son histoire familiale, l’origine de ses parents, leurs drames et épreuves.

J’ai lu d’une traite ce journal, sans aucune émotion ni sympathie pour cette pauvre Antonia. Je n’y voyais aucun intérêt, aucun sens. Pourquoi nous livrer un an de cette vie, certes éprouvante, mais à quoi bon? Puis je m’en suis voulu, après tout, à travers mes yeux de lectrice je n’avais pas à juger ainsi la vie de cette jeune femme. Enfin, je me suis rappelé que tout ça n’était que fiction, Antonia n’a jamais existé et le contenu de ce journal, de ces notes est purement fictif.

Je suis passée complètement à coté de cet ouvrage, qui pourtant a su charmer de nombreux lecteurs. Peut-être que si cette même histoire n’avait pas été fragmentée de la sorte, peut-être que si l’ensemble du récit avait été plus dense j’aurai davantage pu aimer Antonia.

Changement de registre complet avec le roman de Sofia Aouine, Rhapsodie des oubliés. Puisque ce titre est présent également dans la sélection du prix Audiolib 2021, j’ai décidé de coupler ma lecture à l’écoute du roman. J’ai ainsi laissé Ariane Ascaride me raconter l’histoire d’Abad.

Abad, un jeune garçon de 13 ans, qui, après avoir fui le Liban, se retrouve au cœur du quartier de la goutte d’or, avec tout ce qu’il contient de désespoir, de malheur et de folles rencontres. A travers la voix d’Ariane Ascaride, je suis partie à la rencontre de tout un panel de personnages hauts en couleurs et qui transpirent la misère. Mais par dessus tout, elle a su donner voix à Abad, faire transparaitre toute l’espièglerie de ce garçon, tous ses espoirs et son intelligence à travers un vocabulaire cru, mais qui donne tant d’intensité et de réel au récit.

C’est le genre de roman qui touche, qui transperce. Un roman avec des moments de malaise et d’incompréhension, mais dont on ne peut pas rester insensible. J’ai beaucoup aimé la place de la musique, référencée au fil du roman. Et malgré la dureté des faits, de la rue, de la jeunesse du jeune homme, l’auteure a su me faire sourire, même me faire rire à certains moments.

Une surprise que ce roman vers lequel je ne me serai jamais tournée spontanément. J’ajoute à cela la narration pétillante d’Ariane Ascaride qui m’a permis de passer un agréable moment de lecture.

Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour vous parler de la sélection de mars.

La part des anges, Bruno Combes

Quatrième de couverture :

Lisa a perdu le goût de vivre depuis la mort accidentelle de son fils. Avec son mari et sa fille, elle quitte Paris pour s’installer dans une ferme isolée au fin fond du Périgord, La Part des Anges, dans l’espoir de se reconstruire. En vain…
Jusqu’au jour où Lisa découvre, niché dans le grenier de la vieille bâtisse, le journal d’Alice qui a vécu à La Part des Anges quatre-vingts ans auparavant. Page après page, Alice y raconte toutes les épreuves que la Seconde Guerre mondiale lui a fait traverser, de son mari déporté en Allemagne aux pires souffrances qu’elle a dû endurer pour assurer la sauvegarde de sa famille.
Deux âmes égarées vont ainsi se rencontrer à l’abri des murs de ce lieu mystérieux. Devant le courage d’Alice, Lisa trouvera-t-elle la force de se reconstruire ?

L’avis de Laure :

J’ai été ravie de découvrir cette lecture avec ma copine Aurélie (Monjardinlittéraire), cela faisait longtemps que nous n’avions pas fait de lecture duo. Je n’ai jamais lu Bruno Combes mais me suis vite laissée tenter par le résumé de cette histoire contemporaine dans laquelle intervient un journal intime, qui nous replonge dans la seconde guerre mondiale. Secrets potentiels et seconde guerre mondiale, il n’en fallait pas plus pour me convaincre.

C’est une lecture qui défile sans aucun souci, c’est extrêmement facile à lire et prenant, on s’attache de suite à Lisa, comment ne pas faire autrement quand on apprend le drame que cette mère a vécu ? On la lit dévastée et on sait qu’elle va avoir besoin de temps pour reprendre pied. J’ai adoré l’installation de Lisa, Hugo et leur fille Emilie dans ce petit village de Dordogne et j’ai été complètement charmée par leur achat de cette maison au passé si précieux : La part des anges. C’est là que Lisa va peu à peu reprendre pied, aidée par sa découverte dans l’un des greniers : le journal intime d’Alice et sa correspondance avec son mari Gabriel.

Alice et Gabriel ont vécu à la part des anges pendant la seconde guerre mondiale. Ils ont été séparés pendant 6 longues années, que Gabriel a passé comme prisonnier de guerre. Lisa va découvrir le dur destin d’Alice, cette femme qui va vivre de bien tristes événements mais qui devra faire face parce que c’est la guerre, parce qu’elle est seule à porter la ferme aux côtés de ses parents, parce que le travail n’attend pas, parce qu’elle doit rester présente pour son fils. Tant de raisons qui vont toucher et émouvoir Lisa, elle qui est au fond du trou et a tant de mal à se résoudre à aller de l’avant.

Entre passé et présent, la lecture défile avec facilité, j’ai été emportée par ce cadre, par les personnages, par les événements de leur vie qui s’enchaînent. Mais il m’a manqué un petit je ne sais quoi pour être vraiment conquise, j’ai trouvé l’histoire chouette et j’en attendais je pense un peu plus notamment dans la partie du passé et la présence qu’Alice allait apporter au récit. Au final, c’est une lecture plus simple que je ne m’y attendais, vraiment agréable mais pour laquelle il m’a manqué un petit chouia d’émotion.

Ma notation :

Une lecture fort agréable même s’il m’a manqué un petit quelque chose.

(Merci à Camille des éditions Michel Lafon pour cette lecture)