Archives pour la catégorie Laure

Rendez-vous au bord du lac, Carley Fortune

Livres du mois insta (79)

Quatrième de couverture :

Fern Brookbanks, jeune étudiante dans la vingtaine, fait la connaissance de Will Baxter, un séduisant artiste. Ensemble, ils se lancent dans une excursion à travers Toronto. Le courant passe, mais Fern n’est pas libre. Au terme de cette journée, ils concluent un pacte : celui de se retrouver l’année suivante. La jeune femme tient parole. Mais Will ne sera pas au rendez-vous.

Neuf ans plus tard, Fern mène une vie très différente de ce qu’elle avait imaginé. Elle a quitté la ville pour la campagne et gère désormais le village de vacances de sa mère en Ontario (Canada), elle qui s’était pourtant juré de ne jamais suivre ses traces. L’entreprise va mal, son ancien copain en assure la direction et Fern ne sait pas où donner de la tête.

À sa grande surprise, une main lui est tendue. Will débarque des années trop tard avec sa valise et une offre alléchante. Lui seul sait ce que traverse Fern et comment l’aider. Mais comment faire confiance à cet homme d’affaires qui ressemble si peu au jeune artiste idéaliste rencontré des années plus tôt ? Or Will cache un secret que Fern n’est pas sûre de vouloir connaître.

L’avis de Laure :

J’ai tellement aimé l’an dernier Tous nos étés que j’étais plus que ravie de relire Carley Fortune. Très clairement, ce nouveau roman est écrit suivant les mêmes codes que le précédent : une histoire d’amour qui débute sous les meilleurs auspices puis un événement mystérieux qui met fin à la relation et les retrouvailles 10 ans après, où l’attirance est toujours là mais chargée de la rancœur du passé. Ca aurait pu me gêner que ce soit exactement les mêmes ficelles mais non, je me suis laissée emporter par cette nouvelle histoire, qui se passe également au bord d’un lac, un joli cadre propice à nous dépayser.

J’ai adoré Fern et Will, j’ai adoré me replonger dans leur rencontre, les 24 heures qu’ils ont passé ensemble 10 ans auparavant et qui leur avaient laissé une certitude. Mais j’ai tant aimé aussi les découvrir dans leur vie d’adultes avec chacun ses difficultés. Fern vient de voir sa mère mourir et doit décider de la destinée de l’hôtel familial. Will quant à lui semble trainer plusieurs difficultés dont il ne veut d’abord rien dire.

Je crois que c’est justement le personnage de Will qui m’a le plus touchée, par ce qu’il va dévoiler de lui et qui montrera ses faiblesses mais en même temps par tout ce qu’il est capable de donner, à Fern mais aussi aux autres personnes de sa vie. C’est un homme simple, direct, il ne se pose pas de questions, vit le présent en toute sincérité.

Une nouvelle fois conquise par l’univers de Carley Fortune qui nous enivre à la fois d’un lieu magique mais également d’un couple dont l’histoire montre que les cafouillages du passé ne mettent pas forcément fin à l’espoir d’un présent réussi et heureux.

Ma notation :

Une très belle lecture.

laffont

(Merci à Melik Menacer et aux éditions Robert Laffont pour cette lecture)

[Duo lecture] L’atelier des vies brisées, Don J Snyder

Pourquoi ce livre ?

(Laure) J’ai un tel souvenir marquant de ma lecture adolescente d’Un long dimanche de fiançailles que je crois que je pars toujours positive pour ces romans sur la 1ère guerre mondiale. D’autant qu’ils sont rares dans les nouvelles parutions.

(Audrey) J’apprécie assez les romans avec comme toile de fond la première guerre mondiale, autant dire que je me suis plongée dans cette lecture avec envie.

La couverture :

Livres du mois insta (73)

(Laure) J’adore ! Ce flou, ce masque qui évoque déjà ce qu’on va cacher de ces hommes.

(Audrey) Ce profil d’homme, au visage découpé par le titre est un joli symbole du thème central du roman.

La quatrième de couverture :

1916. Après qu’un tribunal militaire l’a reconnu coupable de lâcheté sur les champs de bataille de France, l’artiste Sam Burke n’échappe au peloton d’exécution que grâce à ses compétences artistiques, qui peuvent être utilisées pour d’autres soldats brutalement défigurés dans les tranchées.
Sam se retrouve donc dans un château au bord de la mer d’Irlande, entouré de blessés de guerre et essayant de se remettre de la mort violente de son meilleur ami, Ned.

Après lecture :

(AudreyIl y a quelques semaines, je lisais Le photographe des disparus, où il était question de l’après-guerre, de ceux qui restent, avec leurs drames, leurs questions et leur culpabilité. Dans ce roman, on est dans une configuration identique, mais avec un scénario totalement différent.

Sam Burke devait être fusillé, mais contre toute attente, les plans ont changé. Puisqu’il possède un certain talent artistique, on va lui confier une bien étrange mission : celle de redonner un semblant de figure humaine à ses camarades de guerre en confectionnant des masques. Sam ne sent vraiment pas d’attaque à supporter cette mission, traumatisé par le conflit et blessé humainement par la perte de son meilleur ami.

Mais porter un masque suffit-il à la reconstruction personnelle de toutes ces âmes blessées ? Cacher le traumatisme d’une guerre derrière cet objet est-il vraiment pertinent ? Et cette mission permettra-t-elle d’apaiser un peu Sam, tiraillé entre des regrets d’amour et la promesse faite de protéger son meilleur ami, Ned, mais qu’il n’a pas pu tenir.

C’est un roman qui ne cache rien des désastres qu’amènent la guerre et l’après guerre pour les survivants, les familles, les proches. Si tout est ici parfaitement décrit, je trouve qu’il y a une vraie distance dans la narration. Les émotions qu’auraient pu dégager ce récit n’ont pas été suffisamment mises en lumière. La narration manquait d’ampleur et j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher aux personnages. Une lecture en demie teinte pour ma part.

(Laure) J’étais ravie de cette parution sur la 1ère guerre mondiale, une période de l’histoire qui est moins traitée dans la littérature que la 2nde guerre mondiale mais qui m’intéresse tout autant. 

Pourtant, je vous avoue que je n’ai pas trouvé, avec cette lecture, ce que j’en attendais, cet atelier des gueules cassées m’a décontenancée. Je m’attendais à un lieu plein d’histoires, où l’on rencontrerait des dizaines d’hommes traumatiquement blessés. Dans leur chair comme dans leur âme. Mais en réalité, j’ai eu l’impression d’arriver dans un huis clos presque intimiste, peu de personnages, des confidences un peu brouillon sur leur passé, leurs rêves d’avenir, leur vécu de la guerre, leurs histoires avec les femmes…

Je ne me suis pas attachée parce qu’ils sont racontés de manière trop lointaine. J’aurais aimé lire leur colère, leur peur, leur rage, leur refus de ces masques que la société leur impose pour cacher ce que la guerre a fait à leurs visages. Et au final, je ne suis pas entrée au fond de leur âme et ça m’a vraiment manqué.

J’ai apprécié cette découverte, le fil du roman est fluide mais cette mise à distance tout du long m’en fait ressortir avec un sentiment mitigé.

(Partenariat non rémunéré, roman offert par les éditions Faubourg Marigny)

Réflexion : les romans courts voir très courts

Livres du mois insta (78)

Dernièrement, j’ai lu ces 2 romans. Tout deux courts même très courts je dirai : précisément 117 pages chacun. Les livres courts et moi c’est un sacré paradoxe. A la fois, ils ont plus de chance de sortir de ma PAL que les briques et à la fois, je sais qu’ils sont un risque pour moi.

Pourquoi ? parce qu’un roman court n’a généralement pas tellement le temps de me convaincre. Je n’aime pas les nouvelles, qui ne permettent pas d’aller en profondeur, survolant souvent trop des thématiques sur lesquelles j’aimerais en savoir plus encore. Dans le roman court, c’est bien souvent pareil, je n’ai pas le temps.

Je suis sûrement une gourmande dans la vie comme en lecture, j’aime m’attacher doucement à un personnage, l’aimer, l’accompagner, vivre mille émotions avec lui. Et le roman court permet peu cela.

Alors qu’ai-je ressenti avec ces 2 lectures ?

Dans tes yeux a fait écho pour moi avec d’autres lectures qui évoquent le ghetto de Varsovie.  Je n’ai donc pas été frustrée du contexte historique car, le connaissant déjà, j’ai vite fait le lien avec le lieu évoqué par Marek Halter. Mais l’attachement aux personnages m’a manqué. C’est un titre que j’oublierai vite.

Ce genre de petites choses m’a plu parce qu’il a vraiment pour but d’évoquer un fait assez bref, cette petite chose, ce truc de la vie mais qui fait toute la différence. J’ai été touchée par Bill, ce père de famille sensible à ses filles, à son épouse et aux femmes en général. J’ai aimé la rencontre toute douce évoquée dans ce roman, la façon dont on évoque le mal de façon presque survolée mais en sachant que tout y est dit. Et puis surtout, cette jolie fin ou comment Bill inverse la vapeur de la manière la plus simple qui soit. Un beau message qui illustre si bien la façon dont la vie pourrait être plus douce si nous étions tous des Bill en puissance.

C’est quoi pour vous un livre court ? Est-ce que ce faible nombre de pages est gage de réussite pour vous ou avez-vous du mal à vous laisser convaincre ?

NB : Un livre court pour moi c’est un roman jusque 250 pages et je vous parle ici de parutions encore plus fines donc très très courtes.

Le bureau d’éclaircissement des destins, Gaëlle Nohant

Livres du mois insta (77)

Quatrième de couverture :

Au cœur de l’Allemagne, l’International Tracing Service est le plus grand centre de documentation sur les persécutions nazies. La jeune Irène y trouve un emploi en 1990 et se découvre une vocation pour le travail d’investigation. Méticuleuse, obsessionnelle, elle se laisse happer par ses dossiers, au regret de son fils qu’elle élève seule depuis son divorce d’avec son mari allemand.
A l’automne 2016, Irène se voit confier une mission inédite : restituer les milliers d’objets dont le centre a hérité à la libération des camps. Un Pierrot de tissu terni, un médaillon, un mouchoir brodé… Chaque objet, même modeste, renferme ses secrets. Il faut retrouver la trace de son propriétaire déporté, afin de remettre à ses descendants le souvenir de leur parent. Au fil de ses enquêtes, Irène se heurte aux mystères du Centre et à son propre passé. Cherchant les disparus, elle rencontre ses contemporains qui la bouleversent et la guident, de Varsovie à Paris et Berlin, en passant par Thessalonique ou l’Argentine. Au bout du chemin, comment les vivants recevront-ils ces objets hantés ?
Le bureau d’éclaircissement des destins, c’est le fil qui unit ces trajectoires individuelles à la mémoire collective de l’Europe. Une fresque brillamment composée, d’une grande intensité émotionnelle, où Gaëlle Nohant donne toute la puissance de son talent.

L’avis de Laure :

Ce livre ! Il a fait tilt dans ma tête dès les premières pages, dès ce pitch qui se dessine : celui du lien entre les objets et les gens. Ces objets qui pourraient sembler dénués de vie mais qui vont pourtant conter la vie de ceux qui ont tenu à eux.

Irène est celle qui va lier ces destins, dénouer le fil du passé, retracer un cheminement pour rendre à chacun ces objets perdus. Et cette quête est d’autant plus difficile qu’elle se fait sur les ruines des crimes nazis. J’ai adoré cette immersion au sein de l’énorme réseau qui s’est créé après guerre pour retrouver les disparus victimes du régime nazi mais également retrouver, juger, punir ces criminels nazis.

Les romans sur l’après guerre et comment on se reconstruit sont très forts. Ici, on est touchés par la nécessité pour les disparus de savoir ce qui est arrivé à leurs proches : ont-ils disparu, sont-ils morts et si oui dans quelles conditions ? Savoir pour pouvoir avancer. Ou pour certains, le découvrir car la guerre a aussi séparé des gens qui n’auraient pas dû l’être : tous ces enfants adoptés par des familles allemandes qui n’ont jamais rien su de leurs vraies origines, ignorant même leur adoption.

J’ai été plus que touchée par tous les fils qu’Irene va dénouer, par l’énergie folle que cela demande, par la si belle humanité de ce roman, des destins difficiles et inoubliables. Un roman à découvrir sans hésiter.

Ma notation :

Sublime, superbement documenté, une immersion nécessaire dans un fil de l’Histoire.

Los intocables : La guerre des cartels, Amar Lune

Livres du mois insta (76)

Quatrième de couverture :

Plongez dans l’enfer des cartels ! Où l’argent facile se paie de la vie. Mira, une jeune étudiante sans histoire, se retrouve piégée dans le plus puissant des cartels de la ville. Pour sauver sa famille, elle va devoir épouser son nouveau chef, Eduardo Hernandez.

À cause de sa meilleure amie, Mira, une jeune femme sans histoire, se retrouve impliquée dans une affaire l’opposant au plus important cartel de Ciudad Juárez, Los Intocables. Le nouveau chef du clan, Eduardo Hernandez, en a fait sa femme pour étouffer le scandale et maintenir sa réputation.
Prise au piège de cette cage dorée dominée par l’argent, la drogue et la violence, Mira est au centre des cartels. Son seul levier pour gagner un peu de liberté et garantir la sûreté de sa famille : créer des liens avec Ed pour gagner sa confiance.
Mais, à ce jeu dangereux de la séduction, Ed et Mira pourraient bien se perdre…
Tous deux n’ont qu’un seul choix : tout faire pour la survie, rien que la survie.

L’avis de Laure :

Je vous avais laissée à la fin du tome 1 de ce roman, ne sachant dire s’il m’avait plu et complètement en attente de sa suite pour m’en faire un avis complet. Je suis contente de pouvoir vous dire que ce second tome est monté en puissance, attisant largement plus mon envie de savoir comment tout cela allait finir.

Car, c’est bien là, à mon sens, toute la force de cette duologie au cœur des cartels : comment la douce Mira qui n’adhère absolument pas à cette violence permanente allait elle pouvoir s’en sortir ? Comment poursuivre son existence quand on est marié au chef du cartel ? Les notions de bien et de mal, de sens moral sont ultra présentes dans l’histoire et nous questionnent énormément.

Si j’avais eu du mal avec notre héroïne dans le premier tome tant elle m’apparaissait faible, c’est une autre femme qui se dessine ici pour notre plus grand plaisir. Une femme qui va oser jouer et provoquer Eduardo dans leur relation personnelle. Et toujours une femme sensible, dévouée à sa famille et prête à tout pour protéger un innocent.

Malgré cela, je ne vous le cache pas, ça reste une lecture qui m’a sortie de ma zone de confort, des passages d’une violence et d’une cruauté sans nom y figurent et m’ont amenée à poser mon livre le temps de les digérer. Les violences se succèdent, c’est une escalade permanente et sans fin. J’avais hâte je vous l’avoue d’en finir avec ça, c’était trop pour moi.

Je suis restée jusqu’à la fin parce qu’il y a ce défi à relever pour Amar Lune : comment on clôture une telle histoire ? En restant crédible, réaliste ? Je trouve le défi largement relevé et j’ai beaucoup aimé cette fin, qui met en avant l’estime de l’autre, le respect, le droit au bonheur. Je ne vous en dis pas plus, à vous de découvrir !

Ma notation :

Un second tome qui a répondu à tous les questionnements que j’avais à la fin du premier.
L'Archipel lance le label « New Rules » - Livres Hebdo
(Partenariat non rémunéré, lecture offerte par les éditions New Rules)