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Avril blanc, Christian Vialle

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Quatrième de couverture :

En pleine période de confinement, Dina et Judith Caravella décident de se retrouver dans l’ancienne maison familiale « La Sauvage », isolée du village et de ses habitants, peu bienveillants à leur égard. Elles mettent ce temps à profit pour grimper jusqu’au « château », une ruine de pierres, terrain propice à leurs jeux d’enfants et se retrouvent, bien malgré elles, emmurées dans une cave souterraine, en raison d’un orage ayant déclenché une avalanche et une forte coulée de boue jusqu’au bourg. Isolées, coupées du monde, elles se confient et tentent de se souvenir d’un tragique accident, ayant eu lieu en avril 1967. Elles avaient alors été contraintes de se joindre à une colonie sanitaire, en raison de leur état de santé et de l’ambiance délétère du foyer familial.

L’avis de Laure :

Ne prenez pas peur avec ce roman car je sais, vous allez me le dire, vous n’aimez pas lire ces romans qui se passent en plein confinement. Mais ici, c’est un prétexte à revenir dans le passé, de celui qu’illustre si parfaitement cette couverture.

C’est à l’occasion du 2ème confinement que Dina et Judith, deux sœurs, se réfugient dans la maison familiale de leur enfance. Là, elles réévoquent leur passé, leurs parents et … un étrange événement de l’été 1967. J’ai vraiment aimé le climat de ce roman qui m’a pris comme une surprise. La plume est immersive et m’a entrainée avec elle tout doucement vers l’enquête que les 2 sœurs vont décider de mener. Elles sont décidées à en avoir le cœur net et à mettre de la lumière sur leurs bribes de souvenirs.

C’est au sein de cette colonie sanitaire où elles ont été amenées à passer l’été que s’est passé cet étrange événement sur lequel elles vont mener l’enquête. A leurs souvenirs, elles vont peu à peu ajouter les souvenirs des adultes qui étaient alors présents. Je n’en dis pas beaucoup et n’en dirai pas plus, juste parce que j’ai aimé cette surprise et que je vous laisse la découvrir à votre tour. Ce qui m’a tant plu ici c’est l’ambiance qui se met en place doucement, tranquillement et qui nous surprend lorsque cela monte crescendo.

Ma notation :

Une agréable découverte !
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(Partenariat non rémunéré, livre offert par les éditions de Borée)

La nostalgie des sentiments, Hanni Munzer

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Quatrième de couverture :

Au milieu des années 1920, Laurenz Sadler rencontre Anne-Marie. Le coup de foudre est immédiat, et réciproque. Le jeune homme ne connaît alors ni le passé mouvementé de la jeune femme, ni son secret.
Laurenz rêvait de devenir musicien ; il se voit contraint de reprendre la ferme familiale. Pourtant, dans ce village allemand à proximité de la frontière polonaise, il connaît le bonheur aux côtés d’Anne-Marie et de leurs deux filles, Kathi et Franzi.
Mais le climat politique change. Le national-socialisme gagne du terrain. Au village, le climat se tend, entre farouches partisans et opposants, dont la famille Sadler, qui préfère taire ses opinions pour vivre en paix.
Jusqu’au jour où Kathi, âgée de quinze ans, remporte un concours national de mathématiques et attire sur elle l’attention de Berlin, où les dignitaires nazis voudraient la faire venir pour qu’elle participe à un programme de recherche.
Anne-Marie s’y oppose, déclenchant par sa rébellion une série d’événements dramatiques qui bouleverseront le destin de la famille Sadler…

L’avis de Laure :

Cela faisait plusieurs années que nous n’avions pas lu Hanni Munzer. Troisième roman paru en France, il m’a suffit de son nom sur la couverture pour vouloir le lire. Hanni Munzer livre ici un nouveau grand roman historique, plus ardu de par son contexte historico-politique.

C’est la plongée dans la vie d’une famille allemande, des perturbations de la guerre jusqu’à après la chute des nazis. J’ai eu du mal à entrer dedans parce qu’il faut situer les personnages, aux prénoms allemands inhabituels pour nous, mais aussi les liens entre eux. Puis finalement, on débarque dans la vie de la petite Kathi, personnage haut en couleurs, déterminé et attachant.

Cette famille qui vit loin de Berlin, dans une campagne reculée va, contre toute attente, être fortement mêlée à la guerre. Parce qu’il y a le secret qu’Anne-Marie, la mère, a toujours caché, un secret assez obscur qu’on met du temps à imaginer nous aussi. Et puis parce que Kathi n’est pas n’importe quelle petite fille. On se retrouve embarqués d’un événement à un autre, c’est assez habile, la progression est habile et fait monter la tension crescendo.

Pourtant, je me dois d’être honnête, même pour moi qui lit énormément de romans historiques, j’ai trouvé celui-ci plus ardu. Et en même temps, il met en exergue d’une façon que je n’avais jamais imaginée à quel point la guerre froide entre russes et américains a pris déjà sa source dans la fin de la seconde guerre mondiale.

Ce roman aura un tome 2 qui promet encore bien des rebondissements et de la découverte historique.

Ma notation :

Une lecture intéressante mais qui m’a plus mise en difficulté que les précédents romans de l’auteure.

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(Partenariat non rémunéré, livre offert par les éditions Archipel)

Les Pyromanes, Vincent Delareux

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Quatrième de couverture :

Dans un village reculé de Normandie, Thérèse Sommer attise les passions et dicte sa loi : à son mari qu’elle trompe, à sa mère qu’elle méprise, à ses amants qu’elle consume.
Libre et indépendante, maîtresse de son petit monde, on ne lui connaît pas de rivale. Jusqu’à la naissance de sa fille.
Enfant non désirée, Françoise grandit entre haine et maltraitance. Nuit et jour, elle implore le Ciel et les saints de la libérer de la tyrannie de sa mère. L’une d’elles est de trop.
Françoise doit faire un choix : cultiver la flamme d’un cierge pour son salut ou allumer le brasier de la colère ?

L’avis d’Audrey :

Je crois qu’il suffit de lire quelques lignes du prologue, pour ne plus jamais réussir à refermer ce livre. C’est en tout cas ce qui m’est arrivé. Et les premiers instants avec le personnage de Thérèse Sommer donnent le ton : un village normand, une femme délurée qui use ses draps avec d’autres hommes que son époux : elle est manipulatrice, égoïste et méchante.

L’arrivée d’un bébé ne va pas l’adoucir, bien au contraire. Elle va exécrer sa fille dès sa naissance. Françoise, vivra sans amour ni attention. Elle pourra avoir quelques instants de répit auprès de sa grand-mère. Jusqu’où les deux femmes seront prêtes pour s’imposer l’une sur l’autre ? Comment peut-on détester autant son enfant ? Comment se construire alors qu’autour de nous tout n’est que saleté, misère et violence ?

J’ai simplement tout aimé dans ce roman : le style de l’auteur, qui nous propose un ton et une voix bien différente de ce que j’ai l’habitude de lire. Il y a un coté classique dans l’écriture, mais avec beaucoup de modernité. Il nous livre des personnages finement travaillés, il ne leur épargne rien et n’hésite pas à nous montrer ce qu’il y a de pire en eux.

J’ai été transportée, dans une ambiance malsaine et glauque. C’est sombre, c’est noir et lugubre. On a envie de croire qu’un peu de lumière pourrait apaiser les personnages, mais on comprend bien que ce n’est pas le dessein de l’auteur.

Un roman brillant, c’est juste excellent : il y a du Zola dans cette histoire, par sa laideur et son coté étouffant et par la description d’une famille, d’un village, dans des conditions sociales provinciales misérables. Un roman très visuel, aux touches cinématographique, mais musical également: ma lecture, faisait aussi résonner dans mon imaginaire, le vibrato d’Edith Piaf.

Un vrai coup de cœur pour ce roman. Je me suis sentie honteuse d’avouer à l’auteur que j’avais son premier roman qui attendait sagement dans ma PAL depuis bien trop longtemps. Autant dire, que je vais me jeter dessus sans plus attendre, maintenant que je connais le talent de Vincent Delareux.

(Partenariat non rémunéré, livre offert par les éditions Archipel)

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Hôtel de la Folie, David Le Bailly

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Quatrième de couverture :

Un enfant se souvient de sa grand-mère, Pià Nerina, et de la dernière fois qu’il l’a vue, soir fatidique où devant ses yeux, elle s’est jetée par la fenêtre de leur grand appartement près de la place de l’Etoile. Point de départ d’un huis clos infernal raconté par l’unique survivant, ce petit garçon devenu grand. De Naples à Paris en passant par la Riviera se dessine alors une quête pour remonter aux origines.
Qui était Pià Nerina ? Par quels moyens, Napolitaine sans le sou mais jeune femme flamboyante, a-t-elle réussi, sans un diplôme, sans travail déclaré, à constituer ce patrimoine dans les beaux quartiers de Paris ?

L’avis d’Audrey :

Le narrateur s’adresse à sa grand-mère, Pià Nerina, ou plutôt il se souvient d’elle. 1987, alors qu’il n’est encore qu’un ado, elle bascule de sa fenêtre, un acte totalement délibéré. Le narrateur mettra des années à pouvoir s’interroger sur elle, à remuer le passé. Il se l’était toujours interdit, pour sa mère, ou peut-être à cause de sa mère. Mais alors qu’à son tour, elle n’est plus, il va pouvoir remonter sur les traces de Pià Nerina. Le voilà, la quarantaine passé, à se questionner.

Qui était cette grand-mère, venue d’Italie. Tant d’énigmes, de secrets et de non-dits. Photos, souvenirs et recherches, le mèneront à en savoir davantage sur elle, à mieux la comprendre : ses choix, ses envies, les hommes de sa vie. Revivre la naissance de sa fille, puis l’arrivée de son petit fils, qu’elle voulait protéger de la folie. Affronter les démons et dévoiler les vérités, voilà ce qui attend notre narrateur. Quand chaque odeur, des lieux ou de simples évocations font remonter d’émouvants instants avec Pia.

On déambule à Paris, croisant au coté du narrateur, le fantôme de Pia. Une femme libre, moderne et forte. Une femme énigmatique et pleine de mystère. Un roman intime, en huis-clos avec ce trio de personnages. 3 générations dans un schéma familial atypique.

Ce roman, au goût de confidence et de quête initiatique m’a captivée. Tout est calme, plein de langueur, et pourtant à travers ces lignes, c’est un énorme cri que semble nous délivrer le narrateur : un besoin de comprendre, de pardonner et peut-être de s’affranchir de ces deux femmes. Un cri de colère, oui ! Mais aussi un beau cri d’amour à l’égard de Pia Nerina.

Je n’ai pas bien saisi la frontière entre le réel et la fiction dans ce roman. Le narrateur est-il notre auteur ? L’homme à l’enfance fragile, qui s’est construit avec la présence de cette grand-mère sur son épaule est-il le même qui écrit les lignes de cette histoire? Peut-être. Ce que je sais par contre, c’est que ce narrateur m’a complètement bouleversée. J’ai été touché par ce récit intime, et ce roman mérite un joli succès. Je ne doute pas de ce dernier point.

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(Partenariat non rémunéré, livre offert dans le cadre d’une opération Masse critique Babelio)

Dans la tête de Gideon Green / Sillage

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L’avis d’Audrey :

PKJ nous a permis de découvrir quelques titres de son catalogue, et mon intérêt s’est porté sur deux romans à l’univers bien différents : une enquête policière et un récit à l’ambiance plus gothique.

Dans la tête de Gideon

Gidéon est un ado un peu différent, qui passe beaucoup trop de temps devant de vieux films en noir et blanc, et son talent d’observation et de recherches, fait de lui un enquêteur parfait. Alors que son père lui ordonne de trouver une occupation, afin de tisser un lien avec l’extérieur, il va rejoindre le journal de l’école. Il va s’associer avec Lilly, et ensemble ils vont enquêter sur des affaires qu’ils trouvent suspectes.

J’ai trouvé cela intelligent et original de mettre en avant un garçon comme Gidéon, et de montrer comment il va s’ouvrir aux autres et se rapprocher de son père avec qui le dialogue est bien souvent compliqué. C’est un garçon attachant, et cette aventure va agir sur lui comme une vrai révélation. Il a un humour bien particulier, plein de sarcasme et de second degré. Gideon est un personnage très mature, que pourtant, on pourrait presque détester tant il frôle l’arrogance.

L’histoire fait le job: c’est plaisant à lire, le rythme est plutôt sympa rendant le récit captivant. Un polar réussi, qui n’élude pas les sentiments . Un bon roman d’apprentissage.

Le sillage

Jade n’a qu’un rêve, travailler dans le monde des odeurs et des parfums. Elle quitte la Bretagne, direction Paris, pour travailler dans une parfumerie. Elle y fait quelques rencontres, de nouvelles amitiés se créent. Coté cœur, c’est plus compliqué, avec un début de relation difficile avec Victor.

Jade voue une réelle passion aux odeurs, qui sont capables de faire remonter en elle des souvenirs ou des émotions. Mais cette passion n’a rien de vraiment saine, et elle tombe dans une sombre folie.

C’est une réécriture du fameux Parfum de Suskind, plutôt bien réussie je trouve, avec un style d’écriture très moderne et dont le langage plaira sans nul doute aux plus jeunes lecteurs. Néanmoins, je trouve ce roman presque trop lugubre et noir pour m’imaginer le faire lire à des jeunes ados.

Une petite surprise que la lecture de ce roman, que je n’aurai jamais choisi de lire volontairement. Sortir des mes habitudes de lecture, cela fait du bien aussi.