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Réflexion : les romans courts voir très courts

Livres du mois insta (78)

Dernièrement, j’ai lu ces 2 romans. Tout deux courts même très courts je dirai : précisément 117 pages chacun. Les livres courts et moi c’est un sacré paradoxe. A la fois, ils ont plus de chance de sortir de ma PAL que les briques et à la fois, je sais qu’ils sont un risque pour moi.

Pourquoi ? parce qu’un roman court n’a généralement pas tellement le temps de me convaincre. Je n’aime pas les nouvelles, qui ne permettent pas d’aller en profondeur, survolant souvent trop des thématiques sur lesquelles j’aimerais en savoir plus encore. Dans le roman court, c’est bien souvent pareil, je n’ai pas le temps.

Je suis sûrement une gourmande dans la vie comme en lecture, j’aime m’attacher doucement à un personnage, l’aimer, l’accompagner, vivre mille émotions avec lui. Et le roman court permet peu cela.

Alors qu’ai-je ressenti avec ces 2 lectures ?

Dans tes yeux a fait écho pour moi avec d’autres lectures qui évoquent le ghetto de Varsovie.  Je n’ai donc pas été frustrée du contexte historique car, le connaissant déjà, j’ai vite fait le lien avec le lieu évoqué par Marek Halter. Mais l’attachement aux personnages m’a manqué. C’est un titre que j’oublierai vite.

Ce genre de petites choses m’a plu parce qu’il a vraiment pour but d’évoquer un fait assez bref, cette petite chose, ce truc de la vie mais qui fait toute la différence. J’ai été touchée par Bill, ce père de famille sensible à ses filles, à son épouse et aux femmes en général. J’ai aimé la rencontre toute douce évoquée dans ce roman, la façon dont on évoque le mal de façon presque survolée mais en sachant que tout y est dit. Et puis surtout, cette jolie fin ou comment Bill inverse la vapeur de la manière la plus simple qui soit. Un beau message qui illustre si bien la façon dont la vie pourrait être plus douce si nous étions tous des Bill en puissance.

C’est quoi pour vous un livre court ? Est-ce que ce faible nombre de pages est gage de réussite pour vous ou avez-vous du mal à vous laisser convaincre ?

NB : Un livre court pour moi c’est un roman jusque 250 pages et je vous parle ici de parutions encore plus fines donc très très courtes.

Le bureau d’éclaircissement des destins, Gaëlle Nohant

Livres du mois insta (77)

Quatrième de couverture :

Au cœur de l’Allemagne, l’International Tracing Service est le plus grand centre de documentation sur les persécutions nazies. La jeune Irène y trouve un emploi en 1990 et se découvre une vocation pour le travail d’investigation. Méticuleuse, obsessionnelle, elle se laisse happer par ses dossiers, au regret de son fils qu’elle élève seule depuis son divorce d’avec son mari allemand.
A l’automne 2016, Irène se voit confier une mission inédite : restituer les milliers d’objets dont le centre a hérité à la libération des camps. Un Pierrot de tissu terni, un médaillon, un mouchoir brodé… Chaque objet, même modeste, renferme ses secrets. Il faut retrouver la trace de son propriétaire déporté, afin de remettre à ses descendants le souvenir de leur parent. Au fil de ses enquêtes, Irène se heurte aux mystères du Centre et à son propre passé. Cherchant les disparus, elle rencontre ses contemporains qui la bouleversent et la guident, de Varsovie à Paris et Berlin, en passant par Thessalonique ou l’Argentine. Au bout du chemin, comment les vivants recevront-ils ces objets hantés ?
Le bureau d’éclaircissement des destins, c’est le fil qui unit ces trajectoires individuelles à la mémoire collective de l’Europe. Une fresque brillamment composée, d’une grande intensité émotionnelle, où Gaëlle Nohant donne toute la puissance de son talent.

L’avis de Laure :

Ce livre ! Il a fait tilt dans ma tête dès les premières pages, dès ce pitch qui se dessine : celui du lien entre les objets et les gens. Ces objets qui pourraient sembler dénués de vie mais qui vont pourtant conter la vie de ceux qui ont tenu à eux.

Irène est celle qui va lier ces destins, dénouer le fil du passé, retracer un cheminement pour rendre à chacun ces objets perdus. Et cette quête est d’autant plus difficile qu’elle se fait sur les ruines des crimes nazis. J’ai adoré cette immersion au sein de l’énorme réseau qui s’est créé après guerre pour retrouver les disparus victimes du régime nazi mais également retrouver, juger, punir ces criminels nazis.

Les romans sur l’après guerre et comment on se reconstruit sont très forts. Ici, on est touchés par la nécessité pour les disparus de savoir ce qui est arrivé à leurs proches : ont-ils disparu, sont-ils morts et si oui dans quelles conditions ? Savoir pour pouvoir avancer. Ou pour certains, le découvrir car la guerre a aussi séparé des gens qui n’auraient pas dû l’être : tous ces enfants adoptés par des familles allemandes qui n’ont jamais rien su de leurs vraies origines, ignorant même leur adoption.

J’ai été plus que touchée par tous les fils qu’Irene va dénouer, par l’énergie folle que cela demande, par la si belle humanité de ce roman, des destins difficiles et inoubliables. Un roman à découvrir sans hésiter.

Ma notation :

Sublime, superbement documenté, une immersion nécessaire dans un fil de l’Histoire.

En attendant ton retour, Tamara McKinley

Livres du mois insta (72)

Quatrième de couverture :

Début 1944, Anne, la fille aînée de Peggy Reilly, est partie s’installer dans le Somerset, au sud-ouest de l’Angleterre, avec ses deux enfants.
La vie de la jeune enseignante y est moins dangereuse qu’à Cliffehaven, le village côtier où réside sa mère et que survolent de nombreux avions de combat.
Pourtant, Anne vit dans l’angoisse de ne jamais revoir Martin, son époux. Pilote et formateur dans la RAF, il multiplie les missions de plus en plus risquées en territoire ennemi.
À Cliffehaven, Peggy et ses jeunes pensionnaires vivent elles aussi des heures sombres à la pension de Bord de mer. La guerre s’éternise, et toutes ont un proche dont elles espèrent le retour…

L’avis de Laure :

12 tomes … et même pas un brin de lassitude ! Toujours le même plaisir de retrouver les personnages de cette pension où l’on se sent si bien. Encore plus maintenant que le rythme de publication s’est accéléré et qu’il n’y a que 6 mois d’attente entre 2 tomes. 12 tomes et pouvoir encore être surpris !

Cette fois, nous l’avons ressenti rapidement et fortement avec ma comparse de lecture Une souris et des livres, le tome allait s’annoncer plus difficile. Nous sommes début 44, on sait nous que la fin approche mais pour les habitants de la pension, la guerre se fait juste trop longue, les esprits s’affaiblissent et le courage d’endurer chaque nouvelle journée s’amenuise. Pour Peggy, notre matriarche adorée, le manque des siens notamment se fait terriblement ressentir : son Jim en guerre à l’autre bout du monde, ses fils et leur aînée Anne et ses deux filles qui sont partis loin de Cliffehaven où la guerre fait rage. Peggy a beau avoir toujours autour d’elle ses locataires, Ron son beau père et la vieille Mme Finch, j’étais si peinée pour elle du manque des siens !

On retrouve Anne qui s’est créé cette nouvelle vie loin de Martin, son mari, retenu à la base aérienne de Cliffehaven. J’ai pris grand plaisir à passer quelque temps dans cet autre cocon où les adultes s’efforcent de voir leurs enfants grandir heureux.

En arrière plan, on sent bien la tension monter, les attaques aériennes s’accentuent et je vous avoue qu’on guette le drame. Ca serait purement impensable que tout se passe toujours bien, sans blessé, sans avion abattu… Mais quand le drame arrive, Tamara McKinley m’a surprise, donnant un autre tournant à sa saga, qui se concentrait tant sur l’Angleterre jusque là. Ce changement de cap est réussi : la tension et la peur sont là entre les pages. Mais toujours, toujours, toujours cet ingrédient qui fait qu’on adore cette saga : la beauté des personnages, la solidarité, le soutien, cette unité qui fait qu’ils s’en sortent ensemble et nous offrent, à chaque nouveau tome, une infinité d’émotions. C’est ça la magie de La pension du bord de mer !

Ma notation :

J’ai a-do-ré ce tome ! Wow !

archipel

(Partenariat non rémunéré, livre offert par les éditions Archipel)

La femme du prisonnier, Maggie Brookes

Livres du mois insta (65)

Quatrième de couverture :

1944, Tchécoslovaquie.

En pleine nuit, une paysanne et un soldat britannique traversent la campagne dévastée. Secrètement mariés et en fuite, Bill et Izabela savent que leur chance ne durera pas. Lorsqu’ils sont capturés, ils sont prêts. Izabela est déguisée en homme, espérant passer pour un soldat afin qu’ils ne soient pas séparés. Ensemble, ils font face aux conditions terribles d’un camp de prisonniers de guerre, dépendant de l’aide de leurs camarades pour maintenir leur fragile subterfuge. Si les Allemands découvrent la vérité, le couple – et tous ceux qui les ont aidés – en paiera le prix.

Inspiré d’une histoire vraie, un roman poignant sur la force du courage et de l’amour.

L’avis de Laure :

Quelle épopée que ce roman ! Si j’ai une grande habitude de lire des romans sur la seconde guerre mondiale, il m’est plus rare d’y suivre des soldats prisonniers et c’est pour cela que cette lecture m’a d’autant plus charmée.

Le périple de Bill et Izabela est inimaginable, je l’ai vraiment lu, figée, en me disant événement après événement mais comment est-ce possible ? Comment peut-on s’en sortir ? Comment tient-on ? A quoi s’accroche-t-on quand on n’a plus de force et que le moral est atteint ?

Si tout commence d’abord de manière assez douce avec la rencontre de notre couple, l’histoire va vite s’emballer et monter crescendo. Ils sont en Tchéquoslovaquie où le prisonnier anglais qu’est Bill, va devoir aider aux travaux à la ferme familiale d’Izabela, en l’absence des hommes partis au front. Au fur et à mesure qu’il apprend l’anglais à la jeune femme, ils tombent amoureux, jusqu’à se marier en secret. Mais ils le savent, il va leur être difficile de rester ensemble lorsque la fin de la guerre arrivera d’autant qu’Izabela risquera beaucoup si les russes viennent libérer son pays, la réputation violente de l’armée russe la précédant.

Ils s’organisent alors pour fuir et Izabela se déguise en homme pour se faire passer, elle aussi pour un soldat échappé. Une fuite vite stoppée par les allemands et le retour à la case départ avec un terrible objectif : cacher qu’Izabela est une femme. Jusqu’au bout. C’est alors une alliance épatante qui se noue entre un groupe de soldats pour aider la jeune mariée à survivre et c’est aussi pour nous une immersion éprouvante au sein de ces camps de prisonniers. Jour après jour, on vit leur difficile quotidien, la survie, la même quête chaque jour pour parvenir à s’alimenter, à endurer l’inconfort, le froid, la maladie.

J’ai été particulièrement marquée par le final et ces semaines éternelles pendant lesquelles les soldats ont dû fuir, à pied, l’avancée de l’armée russe. Une fuite qu’on connaît déjà par celle vécue par les juifs sortis des camps de concentration mais que j’ai trouvée ici encore plus longue et détaillée qu’elle me marquera sans doute encore plus. Le roman est bien évidemment poignant mais, rassurez-vous, il met aussi en avant la solidarité, l’amour et s’achève sur une très belle note d’espoir.

Ma notation :

Une découverte poignante.

(Partenariat non rémunéré, lecture offerte par les éditions Charleston)

Le code rose, Kate Quinn

Livres du mois insta (57)

Quatrième de couverture :

« Il y avait un traître à Bletchley Park, qui vendait des informations pendant la guerre. Vous me haïssez peut-être, mais vous avez toutes les deux prêté le même serment que moi : protéger la Grande-Bretagne. Faites-moi sortir de cet asile et aidez-moi à attraper le traître. Vous avez une dette envers moi. »

1940. Alors que l’Angleterre se prépare à combattre les nazis, trois femmes très différentes répondent à l’appel d’un mystérieux domaine, Bletchley Park, où les cerveaux les plus brillants de Grande-Bretagne sont formés à casser les codes de l’armée allemande. La pétulante et belle débutante, Osla  ; l’impérieuse et autodidacte Mab, et enfin, la vieille fille du village, Beth. Mais la guerre, le deuil et une sombre trahison sépareront les trois amies désormais ennemies… jusqu’à ce qu’elles soient de nouveau réunies, quelques années plus tard, par une mystérieuse lettre codée. Un traître émerge des ombres de leur passé, forçant les trois jeunes femmes à renouer leur vieille alliance pour casser un dernier code. Mais chaque pétale qu’elles effeuillent du Code Rose les rapproche du danger et de leur véritable ennemi…

L’avis de Laure :

Un roman de Kate Quinn c’est toujours un grand pan historique et celui-ci n’a pas fait défaut. On y rencontre d’abord 3 héroïnes, 3 femmes diamétralement opposées mais chacune déterminée à servir son pays pendant la guerre mais également à profiter de cette opportunité pour s’affranchir de la domination masculine. Père, époux ? Non, elles veulent toutes 3 avoir leur vie, bien à elle.

J’ai adoré la force d’Osla, la détermination placide de Mab mais je me suis également attachée peu à peu à Beth qui va s’opposer à une mère dominatrice. C’est à Bletchley Park que leur trio se formera, ce lieu secret où elles vont œuvrer au décodage des messages secrets des allemands pour avoir toujours une longueur d’avance dans cette seconde guerre mondiale qui fait rage. Le thème au cœur du roman est passionnant, ce codage qui demande des heures, ce lieu secret, ce métier que personne ne peut avouer, ce rôle clé en temps de guerre mais pourtant non reconnu car impossible à aucun d’eux d’avouer à quoi ils œuvrent vraiment.

Mais la force du roman c’est ce trio féminin, toutes trois jeunes et en train d’écrire leur vie de femme : l’histoire d’amour étonnante d’Osla avec celui qui deviendra sitôt après guerre le Prince Philippe quand Beth et Mab elles aussi rencontreront l’homme de toute une vie. Et puis, le fil de suspense du roman est amené par ce prologue d’après guerre où l’on sait Beth prisonnière d’un asile.

Que s’est-il passé et comment l’en sortir ? Une enquête trépidante qui va mener tous nos codeurs à renouer avec le métier, à laisser de côté les drames de la guerre pour sauver Beth. Captivant ! 700 pages à suspense, avec des personnages que j’ai adorés et une thématique passionnante que je découvrais pour la première fois.

Ma notation :

Un grand roman, comme toujours chez Kate Quinn.