Quatrième de couverture:
Barbara, la cinquantaine est sommée de prendre en charge sa mère frappée de sénilité. Elle refuse, ayant peu d’affection pour cette mère qui ne l’a jamais aimée; elle veut pouvoir vivre sa vie d’universitaire extravagante et libre. Cependant, la nouvelle la touche plus qu’elle n’est prête à le dire, modifiant sa relation à ses amants, à ses étudiants, et même à la lecture, son plus grand plaisir.
Dans le mêm temps, Charles Bodier, médecin fantasque et désabusé de l’EHPAD où est hospitalisée la mère de Barbara, refuse de baisser les bras face à son apparente froideur : il la poursuit de messages décalés, jusqu’à établir le contact. Barbara va découvrir le secret de cette mère distante, et Charles finir par s’avouer la souffrance qui se cache derrière son excentricité.
A l’image de Lise, aide-soignante humaine et dévouée, ils vont ainsi apprendre tous les deux que le soin de soi passe par le soin de l’autre, et réciproquement.
L’avis d’Audrey :
Des personnages, des vies qui vont se croiser dans un lieu pas ordinaire : un EHPAD. Charles, neurologue à la retraite est depuis peu médecin dans la structure, un poste pépère et calme mais pourtant pas si facile. Ne pas raccrocher totalement avec son métier, c’est aussi une excuse pour ne pas rester chez lui, auprès d’Éliane son épouse, à qui il n’a plus rien à dire. Les silences et les regrets semblent avoir remplacé le bonheur au sein du couple. Lise, est aide soignante, un vrai rayon de soleil pour les résidents. Une femme forte et volontaire, écrasée par le poids du travail et le manque de temps pour bien faire, pour mieux faire. Puis il y a Rose et Barbara. La première ne reconnait plus personne, la seconde ne vient pas la voir. Une mère et une fille séparées, en froid.
J’ai été conquise par ces personnages, par leur vie, par leur doutes et angoisses. La plume de l’auteure est pleine de tendresse et de cynisme mélangés. Les thèmes du roman ne sont pas des plus joyeux, et pourtant en usant de touches d’humour, l’essentiel du message passe avec plus de douceur. J’ai beaucoup aimé le personnage de Barbara : le récit est entrecoupé de souvenirs d’enfance. On comprend mieux pourquoi mère et fille ne se parlent plus et pourquoi la jeune femme ne visite jamais sa mère. Et j’ai adoré les échanges qu’elle a avec Charles, entre humour, confession et affection.
J’ai aimé la façon dont elle n’est pas jugée par Charles ou même Lise sur son manque de visite et d’affection envers Rose. Car oui, si des enfants ne visitent pas leurs aînés, c’est qu’il y a souvent une raison forte et un passé inconnu des soignants.
Le style de l’auteure est très agréable, je découvre une belle plume et j’en aurai bien lu encore davantage. Les personnages sont vrais, si justes et j’ai aimé les suivre pour ce petit temps où tous trois se remettent en question et ébranlent leurs certitudes et habitudes. On aime, même si ce n’est pas toujours de la meilleure des manières, c’est si essentiel d’aimer.