Les filles de la villa aux étoffes, Anne Jacobs

Quatrième de couverture :

Augsbourg 1916. La villa aux étoffes est devenue un hôpital où les femmes de la famille aident les blessés.

Marie est à présent mariée à Paul Melzer et gère l’usine de tissus. Mais lorsque ce dernier est fait prisonnier de guerre, l’avenir devient plus qu’incertain. L’élégant Ernst von Klippstein fait son apparition pour venir en aide à la jeune femme qui tient entre ses mains le destin des Melzer. De nouveaux drames attendent la famille en cette période de guerre et de doute.

Une saga inoubliable où se mêlent grande et petite histoire.

L’avis de Laure :

Je vous ai parlé en juin du premier tome de ce roman, La villa aux étoffes. Un début de saga historique qui m’avait largement déçue et ennuyée. Alors, je n’étais pas forcément enchantée de repartir dans les 630 pages de ce 2ème tome (sur 3). Et bien devinez quoi ?! J’ai passé un agréable moment, quelle surprise !

On retrouve tous les personnages de la villa aussi bien du côté de la famille que de ses serviteurs. Les 3 enfants sont mariés et on va suivre leurs vies de couple respectives, certaines très douces et pleines d’amour et d’autres un peu plus complexes. Mais le temps n’est pas aux réjouissances car la première guerre mondiale arrive et va mettre à mal le quotidien de tous. L’usine de tissus familiale va être soumise à rude épreuve, les matières premières n’arrivent plus et il devient donc très vite impossible de continuer à faire travailler les employés. Les hommes partent les uns après les autres et les femmes se retrouvent presque seules à devoir tout faire tourner. Elles essaient, elles aussi, de s’engager dans l’effort de guerre, gardant également leurs pensées pour ces hommes au loin qu’elles espèrent voir revenir vite et entiers. Contre l’avis de son mari, Alicia Metzler va alors accepter d’accueillir au sein de la villa un hôpital militaire.

Sur 630 pages cette fois, je ne me suis pas ennuyée. La dynamique d’événements qui touche les uns et les autres est beaucoup plus captivante. J’ai aimé le contexte historique, celui de cette première guerre mondiale qu’on lit souvent. Mais ici on a le point de vue allemand, celui des perdants qui devront se relever une fois l’armistice de 1918 arrivé. C’est intéressant de découvrir l’autre facette de la guerre, vécue du côté allemand, de ne pas se focaliser seulement sur les soldats français car les allemands ont bien évidemment été aussi lourdement touchés. Les difficultés d’approvisionnement, la survie permanente que devient le quotidien pour les familles est fort présent aussi ici. J’ai aimé lire comme tous se serrent les coudes. La famille n’oublie pas ses domestiques, même en ces temps difficiles et j’ai eu une belle image de cette famille et du dévouement de chacun.

J’ai adoré la force de Marie, elle qui pourtant aura tant de mal à accepter de savoir son cher Paul si loin d’elle. Marie mais également Kitty et Elisabeth vont toutes les 3 accomplir de belles choses, toujours soudées, unies et aidantes les unes pour les autres. Leur unité était très belle à lire. Et puis le récit fait aussi la part belle au vécu des domestiques, les deux points de vue alternent et se répondent pour nous livrer un roman très complet.

En bref, c’est une agréable surprise pour moi. Ce pavé est dense, rythmé, documenté sur les faits historiques et le contexte de vie des allemands à cette époque. Les nombreux personnages présents amènent chacun leur pierre à un édifice qui nous livre un agréable moment d’immersion.

Ma notation :

Une suite de saga qui m’a largement plus convaincue que le premier tome !

A vos claviers !