Au bonheur des filles, Elizabeth Gilbert

Quatrième de couverture :

Du haut de ses 19 ans, Vivian sait déjà qu’elle ne veut pas du destin tout tracé par ses parents. Mais de sa bulle protégée, elle est loin de s’imaginer le tourbillon incroyable qu’est New York au début des années 1940. Alors, quand après un énième échec scolaire elle est envoyée chez sa tante Peg qui possède un théâtre en plein Times Square, Vivian n’en croit pas ses yeux. Entre la ville qui vibre sans cesse et la troupe d’artistes et de danseuses qui cohabitent joyeusement dans le théâtre, Vivian découvre l’exubérance, la fête et la liberté. Surtout auprès de sa nouvelle amie Celia, une sublime showgirl très émancipée pour l’époque… Mais un faux pas lors d’une virée nocturne fera hélas chavirer le nouveau monde de Vivian et la renverra à la case départ.
Quand on a goûté au bonheur d’être une fille libre, peut-on y renoncer ?

L’avis de Laure :

Cette lecture bien dense m’a occupée toute une semaine, un temps assez long pour moi, j’ai été ralentie par certaines longueurs mais j’ai beaucoup apprécié le voyage new yorkais que nous offre Elizabeth Gilbert. Un voyage empreint de liberté, de plaisir, de folie qui détonne complètement avec l’époque.

En 2010, Vivian reçoit une lettre d’Angela qui lui annonce le décès de sa mère. Et elle demande alors à celle-ci de lui expliquer qui elle était pour son père. Angela repart donc dans ses souvenirs, à son arrivée à New York en 1940. Elle va retracer toute sa vie, pour pouvoir expliquer à Angela quel lien elle avait avec son père. On ne saura rien de cet homme, même pas son nom tant qu’il n’aura pas croisé la route de Vivian. J’ai beaucoup aimé le procédé narratif de ce roman avec cette héroïne qui s’adresse à Angela tout du long, lui expliquant l’époque à laquelle elle a vécu. C’est très immersif, on est un peu cette Angela qui écoute les confidences d’une vieille dame.

Et quelle vie que celle de Vivian ! Jeune fille de bonne famille n’ayant pas goût aux études, elle arrive chez sa tante, directrice d’un théâtre. Elle se retrouve au cœur de la vie du Lily playhouse, bien vite propulsée costumière vu l’immensité de son talent pour la couture. C’est une vie débridée, une vie à 1000 à l’heure, une vie bien loin du quand-dira-t-on, une vie de rencontres, une vie d’excès. Et tout cela si librement assumé ! J’ai été vraiment surprise par cette lecture, en 1940 je n’aurais pas imaginé cela. Mais à New York, les femmes peuvent être libres et vivre la vie qu’elles ont décidé.

J’ai aimé les personnages qui gravitent autour de Vivian, les rebondissements dans sa vie, les événements liés à la vie du théâtre. Et en même temps, je vous l’avoue, j’ai trouvé ça un peu longuet. D’autant que je ne voyais pas venir l’histoire de cet homme, le père d’Angela, ce mystère évoqué au début du livre.

Il faudra attendre la seconde vie de Vivian, après un drame, après la guerre, elle va se reconstruire et créer avec une amie une boutique de robes de mariées. Là encore, son talent est à l’honneur et j’ai vraiment apprécié ce fil dans le roman, Vivian a un vrai talent, l’auteure a très bien construit son personnage, c’est une femme qui ne dépendra pas d’un homme, qui ne comptera jamais que sur elle même pour s’en sortir dans la vie. Et elle le fait avec tellement de succès ! Les lieux de ce roman sont décrits comme un joli cocon, le théâtre d’abord, l’atelier de robes de mariées ensuite.

Et puis enfin, le père d’Angela nous est évoqué. J’avais tout imaginé, tout supposé. Mais je n’y étais pas du tout. Cette relation est tout et pourtant elle ne se raconte pas car il n’y a pas de qualificatifs pour la décrire. C’est très beau parce que ce n’est pas du tout la relation classique qu’on a l’habitude de lire dans un roman. Et c’est d’autant plus précieux et fort.

Ma notation :

Un roman très riche qui offre une vrai immersion dans le New York des années 40. Les thèmes et les lieux sont beaux, c’est une lecture enrichissante qui finit de la plus belle des manières via la relation entre Vivian et le père d’Angela. Dommage qu’il y ait des longueurs, ça aurait été une excellente lecture.

(roman lu en partenariat avec Netgalley)

A vos claviers !