La reine des pluies, Katherine Scholes

Quatrième de couverture :

De son enfance en Tanzanie, Kate Carrington a essayé d’effacer tous ses souvenirs. Âgée de douze ans lors de l’assassinat de ses parents missionnaires, près de la frontière rwandaise, la jeune femme a fait table rase de ses racines africaines pour se reconstruire en Australie. Bien des années plus tard, alors qu’elle tente de mener une vie normale, Kate fait la connaissance d’une vieille femme mystérieuse, qui l’intrigue autant qu’elle la fascine.

Il faut dire que le destin d’Annah Mason a tout du roman d’aventures. Infirmière dans un hôpital de brousse, faiseuse de pluie dans le bush tanzanien : l’Afrique a révélé à cette Occidentale intrépide un monde d’une magie infinie. Et lui a offert sa plus grande histoire d’amour. Cette vie de passion ne s’est pourtant pas faite sans douleur ni drames. Désormais âgée et malade, celle qui fut la reine des pluies veut soulager sa conscience. Mais ses secrets pourraient bien mettre à mal l’univers fragile de Kate…

L’avis de MadameOurse :

Cette nouvelle parution du Cercle Belfond est une réédition. Paru pour la première fois en France en 2002, il avait déjà été édité chez Belfond en 2003. Et puis, cette année, il est de nouveau mis à l’honneur dans la collection du Cercle. Peut être que vous vous demanderez pourquoi ? Et bien j’avoue que si je ne connais pas les arguments de l’éditeur, j’ai compris en l’ayant refermé à quel point ce choix était judicieux. C’est une lecture qui va me marquer.

Le roman débute en Australie, dans la vie de Kate Carrington, infirmière, orpheline, vivant seule, son quotidien est assez routinier et rien de passionnant n’anime ses journées. Jusqu’à l’installation d’une vieille voisine un peu fantasque, une femme qui sort complètement de l’ordinaire et avec qui Kate va suffisamment se lier pour se confier à elle.

En effet, c’est en Tanzanie, bien loin de toute civilisation, que Kate est née et a grandi aux côtés de ses parents, missionnaires. Marquée par un deuil précoce, elle semble vouloir écrire sa vie sans se replonger dans les souvenirs. Mais sa vieille voisine cache un secret qui la forcera à repenser au drame qui l’a rendue orpheline.

Cette première partie du roman, comme une introduction, peut sembler un peu longue, je ne me suis pas attachée aux personnages à ce stade. Puis commence la deuxième partie, aux côtés d’Annah, en Afrique. Annah arrive d’Australie, décidée à suivre les traces d’une tante qu’elle n’a pas connue, à  se consacrer à sa vocation d’infirmière, au cœur de ce vaste pays encore sauvage où la médecine moderne n’est pas encore installée. J’ai alors été complètement passionnée par le cadre tissé par l’auteure, par les thèmes qu’elle met en avant à travers sa Reine des pluies. C’est extrêmement instructif sur le plan médical, l’arrivée des missionnaires dans ses zones reculées du pays, les soins aux malades, l’apprentissage des règles d’hygiène de base, la confrontation avec les sorciers, mages, guérisseurs ou tout autre nom qu’ils aient, qui possédaient jusque là le pouvoir de guérir.

Et plus que tout, c’est la destinée d’Annah à travers les années qui est absolument captivante. Elle se liera d’amitié avec le couple Carrington, lui médecin, elle son épouse qui l’assiste. Puis la vie et ses aléas la mènera vers d’autres chapitres, souvent contrainte mais elle saura toujours si bien se retourner. J’étais chaque fois suspendue aux pages, prises dans le cours du récit, admirative de cette femme, de sa vocation. Annah est forte, déterminée, courageuse, audacieuse (et ça amène beaucoup d’originalité à sa vie!) et puis elle va aimer ! L’histoire d’amour au cœur du récit est sublime, une histoire comme il n’y a qu’une dans une vie, une histoire qui questionne par sa différence. Au-delà de ça, Annah a toujours donné son cœur de manière définitive, les liens qu’elle noue avec tous, qu’ils travaillent à ses côtés, soient des patients ou bien des amis, chaque fois elle se donne entièrement et les relations sociales dans le roman ont donc une force particulière.

Vous l’aurez compris, je ne ferai pas plus long pour ne pas spoiler, mais je vous conseille infiniment cette superbe épopée africaine. Puissiez-vous aimer Annah autant que je l’ai aimée. C’est un personnage qui va me manquer.

Ma notation :

Si tous les romans étaient aussi beaux, ma vie de lectrice serait indéfinissable ! Je ne m’attendais à rien de spécial en commençant ce livre et j’ai chaviré.

Merci à Carine des éditions Belfond pour cette lecture.

8 commentaires sur « La reine des pluies, Katherine Scholes »

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