Terminus Auschwitz, Eddy de Wind

Quatrième de couverture :

Déporté à Auschwitz en 1943, Eddy de Wind, médecin et psychiatre néerlandais, est affecté au baraquement 9 où officie le Dr Mengele, l’Ange de la mort. Dans le Block voisin, de prétendus scientifiques conduisent d’abominables expériences sur les prisonnières, parmi lesquelles la femme qu’il aime, Friedel. En 1944, quand l’armée russe approche et que les Allemands forcent les prisonniers survivants aux funestes  » marches de la mort « , Eddy se cache. Dans le camp abandonné, il écrit, pour l’Histoire, ce qu’il a vu et enduré. Ce sera Terminus Auschwitz, l’un des rares témoignages intégralement rédigés dans l’enceinte du plus grand centre d’extermination du IIIe Reich.

Comprenant des photos de la vie d’Eddy avant, pendant et après l’Holocauste, ce récit poignant est à la fois un témoignage des atrocités perpétrées à Auschwitz, l’histoire d’un amour né et grandi dans l’enfer ainsi qu’une réflexion crue sur le genre humain.

L’avis de Laure :

C’est Audrey qui m’a signalé ce titre lors de la dernière masse critique de Babélio, elle avait visé juste, c’est vraiment un titre que j’avais envie de lire. Autant on lit beaucoup de romans sur cette période, autant les témoignages sont bien évidemment plus rares.

Néanmoins, je n’ai pas ressenti le côté témoignage en lisant Terminus Auschwitz, c’est une lecture que je referme avec de nombreuses zones d’ombre. D’abord, je n’ai absolument pas compris pourquoi ce témoignage d’Eddy de Wind relate en fait l’histoire d’Hans Van Dam. Une histoire relatée en plus à la troisième personne. Si ces 2 hommes ne font qu’un (ce qui semble évident), j’aurais aimé qu’on nous explique pourquoi nous sommes quand même en présence de 2 noms. Le récit à la troisième personne est peut être là aussi un choix qu’a fait Eddy pour se raconter en mettant de la distance avec son histoire ? Mais là de nouveau, nous lecteurs, on achève la lecture sur l’incompréhension.

Enfin, la traduction du roman a également rendu ma lecture ardue. Par choix, le traducteur a souhaité conserver les termes de vocabulaire allemand au sein du récit, ne les traduisant qu’en fin d’ouvrage dans un glossaire. Mais naviguer entre le glossaire et la lecture est assez compliqué surtout sur des mots de vocabulaire si particuliers. J’ai vite décroché, ne passant même plus par la case glossaire pour chercher à comprendre. C’est là bien évidemment la différence entre roman et témoignage car autant un auteur peut romancer, simplifier les choses pour le lecteur, autant ce n’est pas là la vocation d’un témoignage. Et malheureusement, j’ai beau lire beaucoup de choses sur cette période de l’histoire, je n’ai pas assez de connaissances pour bien comprendre cette lecture.

Et pourtant, c’est une lecture riche, qui nous montre une facette globale de cet Auschwitz tant décrié. Je n’avais pas imaginé l’ampleur de ce camp, ce côté vraie ville, très complète dans l’horreur. En lisant Eddy de Wind, qui va évoluer de bloc en bloc au cours de sa déportation, j’ai mesuré la taille réelle de ce camp de concentration, l’organisation folle que les Allemands ont dû mettre en place pour commettre ces crimes contre l’humanité. Sur ce point, cette lecture choque bien évidemment.

Au cours de sa déportation, Hans va croiser de très nombreuses personnes. Je me suis parfois perdue dans les nombreux noms. J’ai regretté aussi que les Allemands ne soient pas connus sous leur nom. Mengele par exemple dont il est question dans la quatrième de couverture, pour Hans il n’était qu’un allemand comme un autre. Ce n’est qu’après la guerre que Mengele a été connu comme Ange de la mort mais sur place, les personnes ayant affaire à lui ne pouvaient pas mesurer son rôle. J’aurais aimé que la traduction nous permette de faire le lien entre l’allemand dont parle Hans sans le nommer et Mengele. Cela aurait eu plus de poids dans ma lecture.

Ma notation :

Vous l’aurez compris, j’ai été plutôt déçue par cette lecture complexe. C’est dommage parce que le contenu unique du témoignage d’Eddy de Wind est vraiment important mais le travail de traduction et de présentation du livre par l’éditeur ne le rend pas facilement abordable, à mon grand regret.

(Livre lu dans le cadre des Masse Critique Babelio)

A vos claviers !