[Duo lecture] La goûteuse d’Hitler, Rosella Postorino

Pourquoi ce livre :

(MadameOurse) Ce titre est un de ceux que j’avais repérés lors de la rentrée de janvier. Le titre me promettait d’apprendre encore sur un sujet précis de la seconde guerre mondiale et j’adore ça. Lunatic souhaitait le lire avec moi.

(Lunatic) Le thème du roman me donnait très envie, je n’avais pas lu depuis longtemps un roman sur fond de 2ème guerre mondiale donc ce titre tombait à pic.

La couverture :

(Lunatic) La serviette avec ces initiales et les couverts illustrent parfaitement le titre du roman.

(MadameOurse) Ce sont surtout les coloris qui m’attirent ici avec ce rouge vif très présent.

La quatrième de couverture :

1943. Reclus dans son quartier général en Prusse orientale, terrorisé à l’idée que l’on attente à sa vie, Hitler a fait recruter des goûteuses. Parmi elles, Rosa.

Quand les S.S. lui ordonnent de porter une cuillerée à sa bouche, Rosa s’exécute, la peur au ventre : chaque bouchée est peut-être la dernière. Mais elle doit affronter une autre guerre entre les murs de ce réfectoire : considérée comme « l’étrangère », Rosa, qui vient de Berlin, est en butte à l’hostilité de ses compagnes, dont Elfriede, personnalité aussi charismatique qu’autoritaire.

Pourtant, la réalité est la même pour toutes : consentir à leur rôle, c’est à la fois vouloir survivre et accepter l’idée de mourir.

Après lecture :

(MadameOurse) Lunatic et moi avons lu pas mal de livres en duo depuis le début du mois et aucun n’a été un coup de cœur commun. On se disait que ça partait peut être mieux avec ce titre là. Je vous spoile ? Raté !

La goûteuse d’Hitler c’est Rosa, jeune berlinoise, mariée et dont le mari, comme nombre d’allemands, est parti à la guerre. Au décès de sa mère, elle part s’installer chez ses beaux parents à Gross Partsch. Et c’est là qu’elle sera choisie parmi d’autres jeunes femmes pour tenir le rôle de goûteuse d’Hitler. Si, au début, elles sont toutes très angoissées à l’idée de goûter un plat empoisonné , très vite elles s’installent dans une routine plutôt confortable. Elles sont bien nourries, bien payées, un statut plutôt envieux en cette époque de guerre. Et c’est là que ma première déception de lectrice arrive : le cadre historique lié au rôle de ces goûteuses n’est pas du tout expliqué. Y avait-t-il vraiment un risque pour Hitler ? Des plats empoisonnés ont-ils un jour été découverts ? Est-ce que l’une des goûteuses a été empoisonnée ? Pourquoi les personnes choisies ne sont que des femmes ? Et pourquoi des allemandes ? Ça m’aurait paru logique que ce soit des juives pour qui les nazis se seraient bien peu souciés qu’elles puissent mourir empoisonnées. J’arrête là la liste de questions car, vous savez quoi, après ma lecture je n’ai toujours aucune réponse à rien ! Et ça quand on se lance dans un roman historique basé sur des faits réels ça me dérange énormément. C’est ce que j’attendais de ma lecture et ça n’y est pas ! A quoi bon donc ?

Finalement, je me suis traînée dans cette lecture qui part parfois en tous sens, je n’ai jamais vraiment mémorisé qui étaient les différents personnages et quand le roman part dans une espèce de romance qui est plus une histoire de corps qu’une histoire de cœurs je n’ai pas compris. La vision de ces femmes délaissées dont les maris sont loin qui sont donc en manque de présence physique et qui se consolent dans les bras d’un autre, argh, non c’est pas ma vision des choses ! Et pourtant être une femme de militaire et subir les absences d’un époux je sais ce que c’est justement…

Enfin, parlons quand même de la fin du roman, un gros bide de plus. Un saut dans le temps qui n’explique pas les choses qui se sont passées à la fin de la guerre et qui met face à face deux personnages qui ne sauront toujours pas se parler…

(Lunatic) Vous aurez compris avec l’avis de MadameOurse qu’on est loin d’avoir refermé ce roman en étant conquises. Je pense tout de même avoir été un peu moins déçue qu’elle, même si j’étais bien contente de l’avoir fini bien avant elle, histoire de ne pas traîner cette lecture « boulet » trop longtemps.

On aurait pu s’attendre à un roman passionnant et instructif. Après tout, qui a entendu parler des goûteuses d’Hitler? Peu d’entre nous. Mais je trouve que cet élément est relégué au second plan, pour finalement nous parler essentiellement de Rosa. Ah Rosa! Quelle personnage insipide. Je n’ai eu aucune attache pour elle. Et impossible d’en avoir pour les personnages secondaires tant ils sont si peu exploités, décrits. Tout est bref, vite dit. J’en arrivais à la presque fin du roman et j’avais encore beaucoup de mal à nommer ou différencier les autres goûteuses.

Je n’ai pas plus accroché au style d’écriture. Le texte est brut, sans saveurs, sans émotions. Rien ne m’a touchée, alors que le sujet est loin d’être des plus réjouissants. Je n’ai pas réussi à ressentir la peur ou l’angoisse que devaient vivre ces femmes. Même la culpabilité que Rosa éprouve n’a pas su me toucher. On a l’impression qu’elle se rendait dans « la tanière du loup » comme d’autres vont au travail. MadameOurse le disait, le final nous apporte que peu d’explications sur l’après guerre, sur la suite, sur la destinée des personnages. J’ai néanmoins apprécié la mélancolie des derniers chapitres et la façon dont on constate comme Rosa est resté hantée par ces quelques mois en tant que goûteuse d’Hitler.

5 commentaires sur « [Duo lecture] La goûteuse d’Hitler, Rosella Postorino »

  1. Je viens de le finir et j’avoue que j’ai pris une claque. C’est brut, c’est cru et c’est ce qui fait la force de ce roman à mes yeux. Pas de place à la romance, c’est l’instinct de survie qui prend le pas sur les bons sentiments. Pas vraiment de bons ni de méchants, chaque personnage est raconté avec ses cabossures et c’est finalement peut-être bien plus proche de la réalité à laquelle les allemands ont été confrontés lors de cette guerre. Bref, j’ai adoré cette lecture et tous les questionnements qu’elle a engendré chez moi. Merci pour cette découverte!

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