Au rendez-vous des insomniaques, Gabrielle Levy

 


Quatrième de couverture :

Ils sont cinq. Cinq pour qui les nuits ne sont qu’une longue attente.
Claire, qui a peur de l’immensité et du silence de la campagne où elle vit, et qui désespère au côté d’un mari qui ronfle et d’un petit garçon qui n’est pas le sien. Jacques, psychiatre en fin de carrière, dont la solitude, le soir, n’est rompue que par des coups de téléphone anonymes et qui peu à peu se met à détruire méthodiquement son luxueux appartement. Michèle, douce retraitée, qu’un lourd secret pousse à sortir du lit pour aller s’affairer à l’église. La jeune Léna au style gothique, qui ne sait braver l’aube qu’en allant donner un coup de main au café du coin. Hervé, comptable timide et anxieux, qui guette ses mails professionnels dans l’obscurité.
Tous ont en partage ces insomnies chroniques qui les excluent chaque jour un peu plus du monde des actifs. Régulièrement, ils se retrouvent aux réunions animées par Hélène, une spécialiste du sommeil pleine de bonne volonté. Au gré des séances, la parole se délie, des liens se nouent, des confessions et des rencontres se font… Cette thérapie les aidera-t-elle enfin à dormir ?

L’avis de MadameOurse :

J’ai trouvé ce roman tentant dans l’idée de suivre des personnages bien différents confrontés à une même situation difficile à vivre : l’insomnie. J’avais envie de découvrir différentes histoires qui pouvaient mener à cette situation et voir en quoi le groupe de partage allait les aider.

C’est Claire qui prend la parole essentiellement dans ce roman, à la première personne tandis que les autres personnages sont évoqués par le « il » ou « elle ». Il y a Lena, l’adolescente dont le père est parti, la mère ne travaille pas et qui ne parvient plus à étudier tant le manque de sommeil l’épuise. Il y a Jacques le psychiatre dont les enfants sont grands et l’épouse toujours absente, il a réorganisé ses consultations pour pouvoir dormir le matin. Il y a Hervé le comptable solitaire, complètement immergé dans un travail qui le rend fou. Il y a Michèle , la retraitée qui n’a jamais su faire face à cette profonde blessure que la vie lui a amenée. Et puis Claire, en couple mais dont on sent bien que ça ne va pas si bien.

Tous ont des nuits chaotiques, tous sont aussi profondément blessés. On devine vite que l’insomnie qui les touche est liée aux difficultés que leur vie traverse. C’est autour d’Hélène qu’ils vont, deux fois par mois, échanger pour tenter de soigner cette insomnie. J’avoue que j’ai eu du mal avec ces séances. Hélène met en place une technique de compression du sommeil, suivie dans un agenda où ils doivent tout noter. Le principe est de contrer le sommeil à certains moments de la journée pour mieux dormir la nuit. Si ça peut paraître logique, c’est très dur à mettre en place pour nos 5 personnages qui sont déjà à bout de forces. Et puis, les séances finalement tourneront toujours autour de la même chose : regarder l’agenda de chacun, se prendre quelques réflexions d’Hélène sur ce qu’ils ont mal fait, sur les efforts qu’il faut vraiment qu’ils fassent pour que leur vie évoluent. Et puis… pof, fin de séance à la prochaine fois ! Et ceci plusieurs fois d’affilée. Moi je m’attendais à ce que les séances évoquent aussi d’autres choses en parallèle. Mais ça n’a pas été le cas et ça m’a un peu déçue.

Heureusement, petit à petit, le roman va nous occuper par les liens qui vont se faire entre les personnages, en dehors des séances. Et puis, un événement auquel je ne m’attendais pas qui va venir dévoiler un secret qu’Hélène cache. J’avoue que j’ai beaucoup aimé ce secret, cette idée, j’étais un peu à l’affût de la fin qui serait offerte concernant le sommeil de la petite troupe, avec la crainte qu’en un coup de baguette magique tout aille mieux pour tout le monde. Et ouf, ce n’est pas le cas ! Le roman laisse les choses ouvertes finalement et j’ai trouvé ça très bien ainsi.

Ma notation :

Une lecture sympathique avec quelques longueurs. J’ai été très intéressée par le thème de l’insomnie et par le lien fort qu’il y a entre la naissance de ces problématiques de sommeil et les difficultés de la vie sociale, sans toutefois céder à la facilité de tout mettre sur le côté psy !

A vos claviers !