La sage femme d’Auschwitz, Anna Stuart

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Quatrième de couverture :

Lorsqu’elle arrive à Auschwitz, sous un ciel bas et gris, Ana est persuadée qu’elle ne survivra pas à l’enfer du camp. Mais elle possède une compétence que les nazis recherchent : elle est sage-femme. Son travail sera de donner naissance aux enfants des autres prisonnières. Une mission terrible car, dès qu’ils ont poussé leur premier cri, les nouveau-nés sont arrachés à leurs mères et donnés à des familles allemandes. Malgré la détresse de ces femmes à qui on vole leurs bébés, Ana essaie d’apporter un peu de réconfort autour d’elle. Et puis un jour, elle réalise qu’elle peut faire plus. Secrètement, elle commence à tatouer les petits avec les numéros de déportées de leurs mères. Une lueur d’espoir dans ce monde d’une infinie noirceur : et si un jour, après l’horreur de la guerre, grâce à ce petit geste, ces enfants et leurs mères pouvaient se retrouver ?

L’avis de Laure :

Ana et Ester. Je ne suis pas prête de vous oublier. Je savais que lire l’histoire d’une sage femme à Auschwitz serait atroce. Une femme pour donner la vie là où les nazis voulaient la détruire ? Inimaginable ! Et pourtant, comme j’étais loin de la réalité historique dont s’est inspirée Anna Stuart. Les chiffres évoqués lors du roman m’ont fait froid dans le dos, vraiment je n’y croyais pas… Autant de bébés pour autant de drames.

Mais c’est à Lodz que nous faisons la connaissance de ces formidables héroïnes. Ester, jeune femme juive, se marie sous le regard de celle qui l’a mise au monde, une vingtaine d’années plus tôt : Ana. Les deux femmes sont très vite séparées par l’arrivée d’Hitler et des nazis. Ester sera cantonnée dans ces atroces ghettos qui ont vu le jour partout en Pologne (et dont David Safier avait déjà si bien parlé dans 28 jours). Mais la solidarité et la résistance se mettent vite en place. Ester devient la sage femme du ghetto, formée à distance par Ana dont la famille fera tout ce qu’elle peut pour aider de nombreuses personnes à fuir le ghetto.

Ce début de roman était déjà dur… puis il y a Auschwitz. Et c’est dès le premier jour sur place des scènes atroces pour Ana et Ester. Mais elles sont ensemble, comme une mère et une fille et la survie sera leur moteur, leur plus belle motivation. Je reprenais mon souffle après ces passages d’une atrocité et d’une cruauté sans nom. Et je n’en étais que plus admiratives pour les femmes qui ont vraiment vécu cela, un accouchement dans ces conditions épouvantables alors que leurs corps étaient déjà sans force, des bébés qui leur étaient retirés immédiatement et le retour à des travaux usants alors qu’elles n’étaient pas remises.

Malgré l’horreur, Ester va avoir une idée, sortie dont ne sait où, une idée pour l’après, pour la survie, pour l’espoir. Moi qui suis maman, j’avais beau reconnaitre le génie de ce qu’elle a imaginé, je ne pouvais pas me transposer à sa place. C’est innommable pour moi d’imaginer qu’on puisse me retirer un bébé venant de naitre. Pourtant c’est arrivé et le chiffre fait froid dans le dos.

Anna Stuart va nous surprendre jusqu’au bout avec cette histoire, dans l’après guerre, là où il faut avancer, se reconstruire. Mes larmes ont coulé alors, je ne pouvais pas lâcher ces héroïnes sans m’émouvoir une dernière fois de leur destinée. Ce roman est l’un des plus poignants que j’ai pu lire ces dernières années. Mais il est oh combien nécessaire !

Ma notation :

Atroce, cruel, ce roman retourne le cœur autant qu’il est nécessaire de le lire.

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(Merci à Eric Poupet et City Editions pour cette lecture)

4 commentaires sur « La sage femme d’Auschwitz, Anna Stuart »

A vos claviers !