Hystériques, Sophie Adriansen

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Quatrième de couverture :

Il y a Noémie, qui désespère de tomber enceinte et se découvre malade de cet organe dont elle attend tout. Clémentine, qui renoue avec un souvenir dont seul son utérus a gardé la mémoire et qui va chambouler sa vie. Et Diane, qui se démène pour créer à tout prix le nid dont elle rêve pour ses enfants, après s’être débattue avec les suites d’un premier accouchement difficile. Elles sont sœurs, dans une famille où on ne parle pas d’utérus. Ni de sexe, de règles ou d’accouchement. Leur mère leur a transmis cette philosophie du silence. Face à un tel tabou, comment devenir femme, puis mère ?

Dans ce roman choral, Sophie Adriansen donne la parole aux femmes pour questionner la maternité, la transmission et l’héritage. Un récit sincère, puissant, dérangeant et formidablement libérateur.

L’avis de Laure :

Je découvre Sophie Adriansen avec ce roman choral dans lequel, à travers l’histoire de 3 sœurs, elle va évoquer tous les grands et petits sujets de la maternité. Une lecture tellement d’actualité qui ne peut que toucher les femmes que nous sommes, déjà mères ou mères en devenir.

Il m’a fallu un peu de temps pour situer chaque personnage, comme toujours lorsqu’on me plonge dans une tribu assez nombreuse. Il y a Diane l’aînée, mère de deux enfants, prête à déménager. Elle avance dans sa vie de mère malgré un premier accouchement violent et traumatique. Il y a Clémentine la cadette, mère d’une petite fille, elle s’apprête à accueillir son 2ème enfant. Tout va très bien jusqu’au jour où elle se rappelle des événements soigneusement enfouis au fond de sa mémoire. Quant à Noémie, la petite dernière de la fratrie, elle rêve de devenir mère à son tour mais apprend qu’elle est atteinte d’un cancer et doit se faire retirer l’utérus. D’abord anéantie, elle et son conjoint vont vite se lancer dans un parcours du combattant : devenir parents en bénéficiant d’une greffe d’utérus.

J’ai aimé ce roman parce qu’il est au cœur d’une actualité forte, parce qu’il traite des femmes, de leur droit à faire ce qu’elles veulent de leur corps, de la façon dont les suivis gynécologiques peuvent être violents, cruels et dénués d’humanité. On en parle de plus en plus, nous qui ne sommes que des femmes, nous que l’on n’entend pas (ne veut pas entendre ?) depuis des siècles parce que nos douleurs sont sous estimées, et la psychologie de tout ce qui tourne autour de la maternité encore plus. Sophie Adriansen parvient, en mettant en lumière 3 sœurs et des vies variées, à évoquer le panel complet des sujets de la maternité. Du désir d’enfant et de la difficulté pour certains couples à concevoir, au baby blues post accouchement, à la difficulté d’élever un enfant, en passant par la grossesse, les violences obstétricales (et cette épouvantable pratique du point du mari), l’accouchement sous X, le déni de grossesse, le cancer, le don d’utérus. Je ne m’attendais pas à un roman aussi complet !

C’est un roman que je recommanderai à toutes les femmes, mères, à toutes celles qui espèrent un enfant, à celles qui sont enceinte. C’est aussi en lisant ce genre de livres qu’on fait progresser la cause féministe, parce qu’on s’instruit sur ce que les femmes subissent et qu’on s’arme alors pour que les choses changent. Le seul profil qu’il aurait manqué dans le roman, c’est celui de la femme qui ne veut pas d’enfant et subit elle aussi le point des injonctions sociétales. Mais il y a déjà tellement de choses dans ce roman qu’il aurait été difficile d’en ajouter encore.

Ma notation :

Un roman à lire, à partager entre femmes, mères ou non.

Merci aux éditions Charleston pour cette lecture

A vos claviers !