[Duo lecture] Un enfant à tout prix, Pascale Rault Delmas

Pourquoi ce livre :

(Audrey) L’auteure a proposé de m’envoyer le livre. J’avais repéré ce titre et je savais que Laure allait le lire donc c’était une lecture duo inévitable. J’ai accepté sa proposition, surtout que le thème me parlait forcément après un long combat pour devenir mère.

(Laure) En tant que Lectrice Charleston, je savais que j’aurais l’opportunité de lire ce titre et pourtant je vous avoue que c’est une lecture que je redoutais. Quand c’est un thème auquel on est sensible on peut encore plus appréhender que le traitement fait par l’auteure ne nous plaise pas. J’étais d’autant plus contente de le lire avec Audrey que cela nous permettrait de partager nos ressentis.

La couverture :

(Audrey) Cette main d’enfant devant ce ciel laisse présager un roman plein d’espoir.

(Laure) Elle est toute simple, lumineuse, l’avion est un élément de l’histoire donc elle est cohérente.

La quatrième de couverture :

Hôtesse sur le Concorde, Isabelle est libre comme l’air, volant de pays exotiques en amants de passage. Lorsqu’elle rencontre le bel Andrew sur un Paris-New York, elle pense avoir enfin trouvé l’homme de sa vie. Au point d’essayer de lui faire un enfant, puisqu’il en rêve. Mais alors que le désir de maternité s’éveille peu à peu en elle, sa relation avec Andrew se dégrade. Si seulement elle arrivait à tomber enceinte, cela résoudrait tout, mais son corps s’y refuse.
Il lui faudrait un enfant. Un enfant à tout prix… Dans ce roman au rythme entêtant, Pascale Rault-Delmas explore, loin des clichés, les espoirs et blessures du désir d’enfant… jusqu’à l’obsession.

Après lecture :

(Audrey) Isabelle est hôtesse de l’air quand elle tombe sous le charme d’Andrew à bord d’un vol. L’attirance est réciproque, et bien vite le couple s’installe ensemble. Andrew est un homme tendre, attentionné et évoque la possibilité d’avoir un bébé. La jeune femme n’y pensait pas vraiment. Est-elle vraiment prête? En a-t-elle seulement envie? Mais faire un enfant n’est pas si simple qu’il n’y parait. Nous voila embarqués alors dans un roman fou où l’on suit Isabelle dans ses premiers pas au sein d’un centre de PMA. On découvre la façon dont Andrew vit la chose, avec distance, ne se remettant pas en cause dans les difficultés qu’éprouve Isabelle à être enceinte.

Rapidement, tout s’enchaîne. On assiste à des déceptions, des cris, des rencontres, des coups de théâtre. On y parle maternité, place du père, deuil périnatal et adoption. Le roman prend des virages inattendus, seule façon pour les personnages du roman de trouver une place de parents ou au contraire de savoir tirer un trait sur ce désir d’enfant.

J’avais quelques appréhensions avant ma lecture. Est-ce que lire un roman traitant du désir d’enfant, des difficultés à être mère, de la PMA n’allait pas réveiller de mauvais souvenirs. Je craignais d’être un peu chamboulée en partant à la rencontre d’Isabelle, et ce ne fut pas le cas. Je n’ai pas réussi à comparer son parcours au mien, je n’ai pas réussi à me prendre d’affection pour elle. Et je l’avoue ni pour aucun autre personnage. Il m’a manqué un soupçon de crédibilité pour être entièrement convaincue par leur histoire. Mais l’auteure le dit elle-même: « A travers une histoire aux rebondissements parfois peut-être un peu rocambolesques, j’ai voulu montrer que les humains ne sont pas maîtres de leur procréation. Traiter des difficultés rencontrées pour avoir un enfant est un sujet douloureux, c’est pourquoi, pour contrebalancer, j’ai voulu édulcorer mon récit en le saupoudrant d’un peu de romanesque. » 

J’ai refermé ce roman avec des sentiments ambivalents. L’impression d’avoir rencontré des personnages singuliers, qui ont su faire de cette histoire un message d’espoir et d’amour unique mais en même temps le manque de crédibilité m’a perturbée.

Je suis passée surement à coté du roman, lisez le pour vous vous faire votre propre opinion.

(Laure) Finalement, ce roman ne contenait pas ce que je m’attendais à y trouver. Je ne trouve pas tant que le roman soit centré sur le désir d’enfant, du moins moi je ne l’ai pas ressenti comme ça. Le personnage principal, Isabelle, n’a pas de désir de maternité lorsqu’elle rencontre Andrew. Mais lui oui. Il va parvenir à la convaincre mais la jeune femme, personnel navigant sur le Concorde, n’a plus de cycles depuis des années. L’irrégularité de sa vie a pu chambouler son corps. Elle va faire le sacrifice de ce métier qu’elle aime tant pour se donner une chance d’avoir un enfant. Ça ne suffira pas et elle découvrira donc la PMA dont on a un aperçu très bref et qui ne n’a pas spécialement fait écho en moi puisque le roman se passe dans les années 80.

A l’hôpital Béclère, Isabelle rencontre Agnès, qui est enceinte enfin après un parcours interminable. Si Isabelle ne m’émouvait pas spécialement, j’aurais pu m’attacher à Agnès mais elle ne sera présente dans l’histoire que comme un personnage secondaire. La suite du roman est rocambolesque, comme le présente l’auteure elle-même. Il va se passer une succession d’événements qui vont toucher tour à tour Isabelle, Andrew, Agnès. On ne s’ennuie pas et le rythme est là, rendant la lecture vraiment fluide et agréable. J’ai néanmoins été très surprise par cette lecture. Je ne sais pas ce que l’auteure voulait nous raconter. Comme je vous le disais, personnellement, je n’ai pas ressenti le désir d’enfant des personnages du roman donc je n’ai pas forcément cerné le but de cette succession d’événements qui nous amènent bien loin de ce que j’aurais pu imaginer. Le chemin vers la parentalité est multiple et on le sent bien ici mais en même temps, le roman n’est pas à prendre comme une illustration du monde réel tellement il est déconnecté de la réalité, les événements relatés ici sont vraiment amusants à lire mais pas spécialement crédibles. Je pense qu’il faut le lire plus comme une lecture distrayante et cocasse que comme une réflexion de fond sur la parentalité. Du moins, c’est ainsi que je l’ai lu. Et je l’ai apprécié ainsi.

A vos claviers !