Les rêveurs, Isabelle Carré

Quatrième de couverture :

« On devrait trouver des moyens pour empêcher qu’un parfum s’épuise, demander un engagement au vendeur – certifiez-moi qu’il sera sur les rayons pour cinquante ou soixante ans, sinon retirez-le tout de suite. Faites-le pour moi et pour tous ceux qui, grâce à un flacon acheté dans un grand magasin, retrouvent l’odeur de leur mère, d’une maison, d’une époque bénie de leur vie, d’un premier amour ou, plus précieuse encore, quasi inaccessible, l’odeur de leur enfance… »

L’avis de MadameOurse :

J’avais vu passer ce roman lors de sa sortie en grand format, sans trop m’y intéresser parce que je ne connais pas l’actrice et que l’histoire de sa vie ne m’intéressait pas particulièrement. Puisqu’il fait partie de la sélection du Prix des lecteurs, je l’ai lu en l’abordant de manière assez neutre, sans intérêt ni désintérêt.

La narration est assez déroutante, l’auteure passe de la première à la 3ème personne au cours du roman, comme si elle souhaitait mettre une distance avec son histoire ou qu’elle n’assumait pas que c’est bien sa vie qu’elle raconte. Est ce qu’elle brouille volontairement les pistes autour du je / il / elle ? C’est étrange, je n’ai pas trouvé ça désagréable à lire mais c’est inhabituel et ça a un rendu particulier, un peu étrange. En plus de ça, les événements ne sont pas racontés dans l’ordre chronologique donc on peut passer de l’Isabelle de 3 ans à la femme adulte. Ça amène des moments où il faut avoir lu quelques lignes ou paragraphes pour savoir où on en est dans la lecture.

Passé ces particularités, c’est un livre qui se lit facilement, avec des chapitres courts. L’enfance d’Isabelle a connu un événement notable concernant le couple que formaient ses parents, un élément qui a amené un changement majeur à la vie de famille. J’ai sans doute eu un peu de mal à replacer dans le contexte de l’époque ce qu’elle a vécu il y a déjà plus de 30 ans (elle est née en 71 et a donc été une enfant des années 70/80). En lisant cela aujourd’hui, je me suis dit que certes, sa famille est devenue atypique mais qu’il y a plein d’autres familles comme celle-ci. Je n’ai pas bien compris / ressenti / entendu le message que l’auteure semblait vouloir faire passer. J’ai eu le sentiment qu’elle avait trouvé son enfance et sa jeunesse particulièrement durs ou anormaux. Et si, certes, elle a eu une histoire atypique, il m’a semblé qu’elle avait néanmoins été aimée, protégée par ses parents et qu’ils ont été présents dans sa vie.

Est-ce que je manque de bienveillance ? Est ce que je n’ai pas bien compris le message ? Je ne sais pas mais quoi qu’il en soit, de mon point de vue personnel, j’ai plutôt l’impression que le chemin particulier de vie qu’elle a traversé est de ceux qui nous amènent une force supplémentaire, qui nous offrent un regard plus riche sur la vie. C’est plutôt en ce sens que j’aurais conclu les choses et non avec ce regard un peu triste, déçu de ne pas avoir vécu la normalité rassurante de la vie de famille traditionnelle. Mais c’est peut être juste moi qui n’aime tellement pas la normalité et les gens copié collé que je trouve ici l’histoire et la construction familiale enrichissantes.

Ou bien peut être je suis habituée à lire des témoignages de vie plus rudes et que le côté simple ici a manqué d’intérêt pour moi ? Je serai curieuse de me confronter à vos ressentis si vous avez lu le livre aussi.

Ma notation :

Ce n’est pas particulièrement une autobiographie que je conseillerai de lire dans la mesure où je la trouve assez simple et qu’elle ne m’a pas forcément apporté beaucoup. Mais ça peut intéresser les nostalgiques de l’enfance qui se replongeraient à travers l’histoire d’Isabelle Carré dans l’époque 70/80.

 

A vos claviers !