Tout le bleu du ciel, Melissa Da Costa

Quatrième de couverture :

Petiteannonce.fr : Émile, 26 ans, condamné à une espérance de vie de deux ans par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) pour partager avec moi ce dernier périple.

L’avis de Lunatic :

Émile, pas encore trentenaire, est atteint d’une maladie rare dont le symptôme majeur est un Alzheimer précoce. Il refuse l’essai clinique qui lui est imposé et décide de prendre la fuite, refusant d’être un poids pour ses proches. Il part , sans prévenir ses parents, sa sœur Marjorie, ayant juste mis vaguement dans la confidence son ami Renaud. Le voila parti en camping-car récupérant au passage, Joanne, une jeune femme ayant répondu à sa petite annonce, dans laquelle il disait rechercher une compagne pour son ultime voyage. Joanne est une femme mystérieuse, renfermée, quasi mutique. On comprend vite qu’un mal-être la ronge, et qu’à l’instar d’Émile, elle fuit également une situation, une personne ou un passé difficile.

Doucement, lentement, ces deux êtres perdus, en souffrance, vont apprendre à se connaître, vont s’apprivoiser. Après un petit temps de méfiance, tout devient léger entre eux, comme une évidence. Ils vont chacun devenir indispensables à l’autre. Au fil des routes, des villages, des montagnes et autres chemins de randonnée, les souvenirs d’Émile lui revienne en flashback. On découvre alors sa vie d’avant, l’échec de sa relation avec Laura, son amitié avec Renaud, ses moments de famille. Avec plus de difficulté, et bien plus tard dans le récit, Joanne se dévoile à son tour. Et j’ai été très ébranlée par ce petit bout de femme, que la vie n’a pas épargnée. Elle est dotée d’une telle force, d’une telle résilience !

Même si l’on espère une issue favorable pour Emile, tristement les symptômes prennent de l’ampleur. Les oublis sont fréquents, les absences. Et l’on ne peut qu’être admirative de Joanne, qui veille sur lui, le protège et lui a fait la promesse d’être là jusqu’au bout, la promesse de ne surtout pas le ramener auprès des siens. Comme un pied de nez à la mort qui rode, notre duo profite de la vie, de la nature, des autres, sont joyeux et heureux malgré une mélancolie ambiante. J’ai été totalement saisie par le final du roman. L’auteure m’a embarqué, j’ai lu les 35 dernières pages, en larmes, dévastée par un dénouement à la fois triste et pourtant synonyme de tellement d’espoir.

Lire ce roman, c’est aller à la rencontre de plusieurs personnages sincères et humains. Lire ce roman, c’est surtout aller à la rencontre d’Emile et de Joanne, deux personnages que vous ne serez pas prêt d’oublier. Lire ce roman, c’est se faire une petite place dans leur camping-car le temps d’un voyage inoubliable et marquant. C’est regarder les étoiles avec eux, frissonner, rire, pleurer, avoir peur, souffrir, désirer. Lire ce roman, c’est se prendre une bouffée d’espoir, d’amour. Une véritable ode à la vie, à la vie qui continue malgré tout, à la vie qui grandit.

L’écriture de Mélissa Da Costa est pleine de sensibilité, de maturité. Un récit tout en langueur. Mais pas de celle qui assomme ou qui ennuie. Non! Une langueur nécessaire pour s’imprégner de l’histoire, pour mieux comprendre nos deux héros. On a besoin comme eux, de prendre son temps durant la lecture, de savourer chaque passage, chaque chapitre. Être avec eux dans cette nature ressourçante.

Ma notation :

J’ai eu l’impression de retrouver la même sensation de lecture déjà éprouvée il y a 15 ans, avec le roman Ensemble c’est tout d’Anna Gavalda. Et comme le roman d’Anna Gavalda, ce premier roman de Mélissa Da Costa restera en moi pour longtemps. Je ne peux que vous conseiller de le lire!

Je finis cet avis en allant écouter ce titre de Nina Simone, histoire de me replonger pour quelques minutes dans l’ambiance du roman. Merci Mélissa Da Costa pour ce joli roman et pour tout ce que vous avez bousculé en moi.

 

(Merci à Laure de l’agence Gilles Paris de m’avoir permis de découvrir ce roman en avant-première)

9 commentaires sur « Tout le bleu du ciel, Melissa Da Costa »

  1. Un titre… un temps de réflexion et une envie curieuse de connaître ce livre. Petit à petit ta chronique s’éveille à cette histoire particulière et certainement douloureuse.. . Puis vient la conclusion, une comparaison avec l’un des plus beaux romans que j’ai lus, celui d’Anna Gavalda. Merci d’enrichir mes horizons de lecture. Merci du partage : je sens que ce roman devrait me plaire. A bientôt.

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