Filles de la mer, Mary Lynn Bracht

Quatrième de couverture :

Corée, 1943. Hana a vécu toute sa vie sous l’occupation japonaise. En tant que haenyeo, femme plongeuse en mer, elle jouit sur l’île de Jeju d’une indépendance que peu d’autres Coréennes peuvent encore revendiquer. Jusqu’au jour où Hana sauve sa sœur cadette, Emi, d’un soldat japonais et se laisse enlever à sa place. Elle devient alors, comme des milliers d’autres Coréennes, une femme de réconfort en Mandchourie. Emi passera sa vie à chercher Hana et à essayer d’oublier le sacrifice que sa sœur a fait. Mais les haenyeo sont des femmes de pouvoir et de force…
Plus de soixante ans plus tard, Emi saura-t-elle affronter le passé et les horreurs de la guerre pour retrouver enfin la paix ?

L’avis de Laure :

Un roman que j’avais vu passer en grand format qu’Audrey m’a offert, un choix qui m’a plu, sans forcément l’avoir acheté de moi même, il correspond complètement à mes envies lecture. Il m’a fait découvrir un pan de l’histoire de la Corée, pays qui m’est bien inconnu.

C’est l’histoire de 2 sœurs, Hana et Emi qui vivent une vie paisible sur une petite île de Corée. On est en 1943, en pleine guerre. Un jour, Hana se porte au secours de sa petite sœur avant qu’un soldat japonais ne la voit. Elle se sacrifie pour sauver Emi et c’est elle qui est emportée par le capitaine Morimoto jusqu’en Mandchourie. Comme tant d’autres jeunes femmes (elle n’a que 16 ans), elle va connaitre les sévices de l’esclavage sexuel, livrée dans un bordel où elle devra satisfaire les soldats qui sont au front.

« J’avais une belle vie. Vous me l’avez prise. Je ne l’oublierai jamais. »

Peut-on faire pire destinée pour cette toute jeune femme ? Ce récit est poignant et bien dur à lire. Des viols à répétition, peu de nourriture, aucun espoir de s’échapper, comment garder le goût de vivre, la foi en des retrouvailles avec les proches qu’elle a laissé au loin ? L’auteure nous dresse une  destinée si dure, chaotique, pleine de rebondissements pour Hana. On ne peut pas ne pas compatir, ne pas avoir l’estomac noué chaque fois que quelqu’un lui veut du mal. Heureusement, Hana aura la joie de pouvoir compter sur certaines personnes bienveillantes, aidantes, positives. C’est grâce à eux qu’elle pourra faire face.

Bien des années plus tard, Emi a enfoui au plus profond d’elle l’histoire de cette sœur aînée jamais revenue. Enfouie aussi sa culpabilité d’avoir été sauvée par sa sœur. Elle n’a jamais parlé d’Hana à ses enfants. Et elle a d’ailleurs elle aussi vécu un chemin de vie poignant. Il est temps de faire le jour sur la destinée familiale. J’avoue avoir été moins émue par le présent d’Emi et par cette partie du récit. L’histoire d’Hana à elle seule m’aurait suffi.

Quoi qu’il en soit, c’est un roman qui m’a beaucoup appris sur ces femmes qu’on appelait pudiquement « femmes de réconfort » comme pour ne pas reconnaître l’horreur avec laquelle elles ont été traitées. Dans les faits, bien peu sont revenues. Ce sujet présenté comme un pendant « logique » à la guerre est révoltant, en tant que femme je ne peux pas accepter ces faits, les hommes ont besoin de soldats pour en faire de la chair à canon et de femmes comme objets de réconfort. Révoltant !

Ma notation :

Un roman historique poignant qui éclaire pour moi un pan totalement inconnu de ce pays lointain qu’est la Corée.

 

 

A vos claviers !