Le fleuve des souvenirs, José Maria Mérino

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Quatrième de couverture :

« On raconte qu’un être humain met à peine plus de huit secondes à tomber amoureux, et tandis que tu regardais et que tu écoutais cette fille aux yeux brillants (…), tu sentis à son égard cette sympathie particulière, ce désir invincible de proximité que revêt l’amour lorsqu’il apparaît. » En compagnie de son fils Silvio, Daniel parcourt l’Alto Tajo, un lieu légendaire où il prévoit de disperser les cendres de sa femme. Ce sont les mêmes lieux où cet homme et cette femme, dans leur prime jeunesse, ont partagé une forte passion amoureuse. Ce voyage imprévu va permettre à Daniel de se remémorer sa bouleversante histoire d’amour, de trahison et de regret.

L’avis de Laure :

Le nouveau roman Faubourg Marigny est une fois de plus bien particulier, on s’y habitue, cette maison d’édition a une ligne éditoriale très forte. Ce roman sera peut-être un quitte ou double pour vous parce qu’il n’est pas si facile à lire.

José Maria Mérino fait le choix d’une narration bien particulière, j’ai mis un peu de temps avant de m’y faire. Il raconte l’histoire de Daniel, comme s’il s’adressait à Daniel lui-même. Ainsi, le tu est le pronom de la narration. Un premier point très inhabituel à lire. Et puis, il conte le passé de Daniel et son histoire d’amour avec Tere au passé simple. Croyez-moi, c’est un temps que nous n’avons l’habitude de voir nulle part. Il alourdit le texte parce que justement nous sommes habitués à lire et entendre un passé composé plus habituel. Et en même temps, il a son charme, il rend le texte fort, ce passé simple. Mais il faut s’immerger dans le texte et se laisser un peu de temps pour passer outre ces deux partis pris de l’auteur.

J’ai réussi à me laisser absorber par l’histoire de Daniel, Tere et leur fils Silvio. Parce que nous savons dès le départ que le père et le fils partent en excursion avec les cendres de Tere. Que lui est-il arrivé ? Quelle est l’histoire de ce couple et de leur fils particulier ? On retrace une histoire d’amour chaotique, j’ai aimé parce que c’est différent. Et puis il y a ce lien paternel, une paternité à laquelle Daniel n’aspirait pas, une paternité dont il n’avait pas prévu qu’elle se compliquerait par le chromosome supplémentaire de son fils. La relation se noue lors de cette randonnée d’adieu à Tere, on s’immerge peu à peu dans le duo père-fils, dans leur évocation de la mère décédée mais toujours si présente dans les esprits.

Et puis cette fin, je ne m’attendais pas à une telle montée dramatique, tant dans le passé que dans le présent. Je ne vous en dis pas plus. Oui, c’est un roman particulier mais il est à découvrir, non ?

Ma notation :

Un texte dont j’ai réussi à surmonter les embuches d’une narration particulière. Et je suis contente d’y être parvenue pour la finalité de l’histoire !

(Merci aux éditions Faubourg Marigny pour cette lecture)

A vos claviers !