Chienne, Marie-Pier Lafontaine

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Quatrième de couverture :

Viol suspendu, inceste latent.
Un homme soumet ses deux filles aux pires violences durant leur enfance et leur adolescence. Les frapper, les insulter, les humilier, les traiter comme des animaux, sous le regard muet de leur mère, persuadée que ce ne sont pas des viols.
Un style lapidaire pour dire l’innommable et la monotonie de l’horreur.
Immense claque poétique et psychologique, « Chienne » est, racontée par elle-même, l’histoire d’une jeune fille en morceaux qui prend confiance en elle et s’appuie sur les pouvoirs de la littérature, pour retrouver un corps et une parole. Et ça fait mal.

L’avis de Laure :

Une courte lecture qui va nous couper le souffle, un style incisif, percutant, des chapitres très courts, parfois seulement un paragraphe car seuls quelques mots suffisent pour raconter l’innommable. 

C’est l’auteure elle-même qui dévoile ici son enfance. Avec un père qu’elle nomme ogre, monstre et qui la nomme Chienne en retour. Dès le début de la lecture on est dans l’horreur, celle d’une enfance sous une violence absolue, à chaque instant. Maltraitance, violence orale, physique, harcèlement sexuel. Tout cela devant une mère qui pense protéger ses deux filles puisqu’elle a interdit au père de les violer. Il respecte l’interdit mais pour ce que cela protège….

Pas possible de parler longuement de ce roman, il est destiné à des lecteurs avertis, préparés à la violence de cette famille. Je l’ai lu rapidement et c’est sans doute mieux, le choc du récit ne nous laisse pas indifférent. Ce genre de lecture ne me dérange pas, on vit dans un monde parfois horrible et je ne vois pas pourquoi la littérature ne serait que beauté. En revanche, ce que j’aime dans ce genre de lecture c’est aller jusqu’au bout des choses. Ici, on ne relate que les faits quand moi j’aurais aimé savoir s’il y a eu un traitement judiciaire de cette affaire (les deux parents étant tout aussi coupables) et j’attendais également de comprendre comment notre narratrice se relève de tout cela. Comment devenir un adulte quand on n’a pas eu d’enfance ?

Autre point qui m’a dérangée, elle évoque à un très bref moment une famille de 9 enfants quand tout le récit n’est qu’à travers sa sœur et elle. Qu’en est-il des autres enfants ? Pourquoi un tel élément du récit ne devient qu’un détail qu’on évoque si brièvement ?

Ma notation :

Une lecture choc, qui ne laissera pas indifférent mais que je ne conseillerai pas à tous.

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(Merci aux éditions Mon Poche pour cette lecture)

A vos claviers !