La belle n’a pas sommeil, Eric Holder


Quatrième de couverture :

Une presqu’île qui s’avance sur l’Océan, on y devine le Médoc venteux et ensoleillé de tous les derniers livres d’Éric Holder. L’intérieur de la presqu’île est boisé. Dans une grange au milieu de la végétation épaisse, Antoine a installé sa bouquinerie. L’endroit est quasi introuvable, et, sans l’intervention d’une mystérieuse madame Wong, le libraire crèverait de faim.

Antoine paraît heureux dans sa tanière. Il caresse ses spécimens, les habille de papier cristal, nourrit ses chats, s’interroge sur un voleur qui lui chaparde des livres, toujours du même auteur. C’est alors que déboule la blonde Lorraine, une conteuse professionnelle qui tourne de ville en ville. Antoine est vieux, aime se coucher à heure fixe : la belle n’a pas sommeil.

L’avis d’Audrey :

C’est au coeur d’une bouquinerie un peu particulière que l’on rencontre le héros de ce roman. Antoine a installé son activité en pleine forêt, un local original et introuvable où les livres s’empilent les uns sur les autres. Les clients sont rares, tout au plus une ou deux visites par semaine. Les livres ont quelque chose de sacré pour lui, d’unique, à l’inverse de Mme Wong, qui vient lui demander ses services. Antoine a du temps, il va alors recouvrir pour elle les ouvrages d’occasions qu’elle vend en masse.

Antoine se sent bien dans sa boutique isolée, prenant plaisir à échanger avec le peu de voisinage qu’il a. Et en tant que lecteur, on s’y sent bien aussi dans ce quotidien simple et beau. On savoure les instants de vie, la nature, les moments pour soi. Puis une femme va faire éclater le quotidien de notre libraire. Lorraine : un charme fou, une femme incroyable, va complètement envouter Antoine. C’est une vraie passion folle, un désir dévastateur qui va se mettre en place. Peu importe l’écart d’âge et les vies différentes, ne reste que le désir.

Cette histoire passionnante et dévorante est très touchante. Il y a un style très poétique, qui pourra vite hypnotiser chaque lecteur. Le rythme est certes un peu lent à mon goût, mais correspond parfaitement à l’ambiance de ce récit. J’ai pas mal apprécié le langage utilisé et les nombreuses formulations et le vocabulaire utilisé.

Puis alors qu’on pense avoir tout cerné d’Antoine, on en apprend davantage sur lui. On comprend pourquoi les livres ont un tel sens dans sa vie, on saisit mieux les circonstances qui l’ont amené à se trouver perdu au cœur d’une forêt dans le Médoc.

« Les livres m’ont sauvé la vie, depuis je sauve la leur. J’appellerais plutôt ça un remboursement, une gratitude, un sacerdoce.»

J’avais lu une seule fois cet auteur il y a plus de 20 ans avec Bienvenue parmi nous, conseillé alors par un professeur de lycée, et que j’avais en tête depuis toute ces années. J’ai retrouvé ici ce même plaisir de lecture, que je vais devoir renouveler avec d’autres romans de l’auteur, malheureusement décédé en 2019.

Ma notation :

Ce livre offert par Laure est un roman empreint de mélancolie et de poésie, qui a su me toucher en plein cœur.

A vos claviers !