Et pour le pire, Amanda Prowse

Quatrième de couverture :

« Je vais rassembler tous les petits morceaux que tu as cassés, cachés dans les tiroirs, balayés sous le tapis, et je me reconstruirai. Je deviendrai ce que j’ai toujours voulu être. Je ne renoncerai pas aux rêves que tu t’es acharné à briser.  »

Kathryn Brooker, respectable épouse et mère de famille, vient d’assassiner son mari. Derrière la brutalité de ce meurtre, il y a le poids du silence. Pendant quinze ans, elle a subi des sévices physiques et psychologiques sans rien laisser paraître. Kathryn va payer cher cette dangereuse imposture  : personne ne comprend son crime, car personne ne pouvait se douter du calvaire que son mari lui faisait vivre derrière les portes closes. Entre les explications qu’elle doit à ses enfants et son désir de venir en aide à d’autres femmes en détresse, Kathryn sait que le chemin vers la reconstruction sera long. Mais au bout de ce chemin, pour la première fois depuis bien longtemps, elle aura peut-être le droit d’être qui elle veut.

Un roman poignant sur la violence conjugale et la reconstruction de soi.

L’avis de Laure :

Voici l’une des 3 lectures que j’ai eu le malheur d’enchaîner sur le thème des violences conjugales. Je ne le dis pas comme ça parce que je n’ai pas aimé mais parce que c’est un thème lourd et que lire 3 romans d’affilée où on retrouve ces situations est assez difficile.

Ici, l’horreur est immédiate, dès les premières pages, lorsque Kathryn va appeler la police pour les informer qu’elle vient de tuer son époux. Elle est très calme, son époux est réputé et apprécié en tant que proviseur d’une école qui réunit les élèves des meilleures familles de la ville (aka ceux qui ont les moyens d’en financer la scolarité). Pour les gens, c’est le choc et personne ne mesure alors qu’elle est bien loin d’être la criminelle de sang froid qu’ils ont l’impression d’avoir face à eux.

Et oui, en apparence, sa vie était si douce à n’avoir qu’à s’occuper de ses enfants, de son foyer, de son mari. Le dit mari si gentil, bien éduqué, bel homme qui charme toutes les femmes de la ville. Tant de femmes voudraient être à la place de Kathryn. Et c’est choquant mais la communauté va prendre la défense de l’horrible époux qui est en fait le pire des tyrans. Sa femme est son esclave, elle a un nombre fou de tâches complètement stupides à réaliser chaque jour, n’a droit à aucun moment de détente, est traitée verbalement comme une moins que rien et a une notation à chaque fin de journée qui entraîne chaque soir viol et violence physique.

Kathryn va endurer cela pendant 18 ans. Pour ses 2 enfants elle ne veut pas fuir. Jusqu’au jour où c’est trop et où elle se libère par le crime. Comment ne pas comprendre son geste ? Son enfer peut alors sembler terminé mais ce ne sera pas le cas. Il va y avoir la prison et la séparation d’avec ses 2 enfants. Ils lui en voudront, ne viendront pas la voir, ne garderont pas le lien avec elle. Double punition.

Passé la prison, Kathryn Brooker redevient la Kate Gavier qu’elle était avant son mariage et va tenter de se reconstruire. C’est un joli personnage qu’on suit alors, une femme qui renaît avec la possibilité de faire ce qu’elle veut de sa vie et qui va consacrer son temps aux autres, pour aider les jeunes filles et femmes au parcours difficile. Elle va également tenter le tout pour le tout en vue de renouer avec ses enfants.

Amanda Prowse ne nous épargne rien dans ce roman, on n’est pas dans une histoire de bisounours où le pardon sera donné facilement. On est dans l’horreur d’un couple parmi les plus sombres. On est dans la renaissance oh combien difficile, heureusement aidée par la présence de bien jolis personnages aux côtés de Kate. C’est un roman bien dramatique tout du long, un récit qu’évidemment je ne recommande pas à tous les lecteurs. Mais personnellement, j’aime aussi beaucoup lire des choses comme ça. Dures, cruelles, sombres, violentes mais réalistes.

Ma notation :

Le ton est donné avec le titre Et pour le pire ne vous donnera pas une belle image du mariage.

2 commentaires sur « Et pour le pire, Amanda Prowse »

A vos claviers !